Auto - Adieu l’Afrique, la course se délocalise en Amérique du Sud Dakar 2009 : l’Argentine et le Chili espèrent des retombées

L’Argentine et le Chili se préparent à accueillir le Dakar 2009, rallye auto- moto créé en 1979 et annulé en 2008 pour cause de menaces terroristes, un défi que les autorités locales entendent bien relever et transformer en opportunité touristique. « Il s’agit d’un événement de prestige international qui positionne l’Argentine et l’Amérique latine de façon différente. Je suis fière qu’ils nous aient choisis », a déclaré la présidente argentine, Cristina Kirchner, après avoir reçu les organisateurs du rallye à la Casa Rosada (maison rose), le siège de la présidence argentine. Le Dakar, version sud-américaine, partira début janvier de Buenos Aires pour un périple de 9 000 km à travers pampa, Patagonie, désert et cordillère des Andes avant une arrivée prévue deux semaines plus tard dans la capitale argentine. Sur les 15 jours de course, dix auront lieu en Argentine et cinq au Chili, dont un jour de repos à Valparaiso, près de Santiago du Chili. Plus de 500 participants, des dizaines de journalistes, une « caravane » de plusieurs centaines de personnes, le Dakar est devenu, 30 ans après la première édition, une grosse machine que les Argentins et Chiliens vont devoir apprivoiser. « Une opportunité exceptionnelle » « Pour l’Argentine, la mise en œuvre du rallye Dakar équivaut à escalader l’Aconcagua », le sommet le plus élevé d’Amérique latine, a ainsi reconnu le secrétariat au Tourisme. Mais ce rallye unique au monde est aussi « pour l’Argentine une opportunité exceptionnelle de se présenter au monde », ont ajouté les responsables du tourisme argentin, qui espèrent des retombées. Au Chili, pays coorganisateur de l’événement, les autorités ne disent pas autre chose. « Nous avons la certitude qu’à la fin du rallye, en janvier (2009), des millions de personnes à travers le monde connaîtront un peu mieux le Chili, un pays qui les attend les bras ouverts, et avec la ferme intention et volonté de se transformer en un lieu idéal pour des événements de portée mondiale », écrit la présidente chilienne Michelle Bachelet dans une lettre adressée à Patrice Clerc, président d’Amaury Sport Organisation (ASO), société organisatrice du Dakar, rendue publique mardi à Buenos Aires. L’alchimie du Dakar Argument de choc pour les organisateurs du Dakar, contraints d’annuler l’édition 2008 pour cause de menaces terroristes, les régions traversées sont exemptes de « problèmes de terrorisme ou de différences ethniques », a précisé le secrétaire au Tourisme, Enrique Meyer, lors d’une conférence de presse. Le tracé du Dakar n’est pas encore fixé dans sa totalité, mais les concurrents devront affronter l’immensité de la pampa argentine et du désert d’Atacama au Chili, avant les sommets des Andes et les grands espaces battus par les vents de la Patagonie. « En Argentine et au Chili, nous sommes assurés de trouver les ingrédients qui font l’alchimie du Dakar. Épreuve nomade par excellence, avec 21 pays africains visités au compteur, il a vocation à explorer les déserts du monde. À l’avenir, le plus grand rallye du monde sera également amené à franchir d’autres océans, à parcourir d’autres continents », a assuré à Paris Étienne Lavigne, patron du Dakar. Hier, la présidente argentine a suggéré aux organisateurs du rallye de rester en Amérique du Sud pour l’édition 2010, qui coïncidera avec le bicentenaire du premier gouvernement indépendant en Argentine. Une suggestion que n’a pas écartée Patrice Clerc lors de cette conférence de presse.