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Les USA et la Russie raillent le discours prodésarmement d’el-Baradei Moscou ne recherche pas la « confrontation directe » avec Washington, assure Ivanov

La Russie ne cherche ni à dominer militairement le monde ni à entrer dans une « confrontation ouverte » avec les États-Unis, a déclaré hier à Munich le premier vice-Premier ministre russe Sergueï Ivanov sur fond de tension entre Moscou et Washington. Cette déclaration intervient deux jours après un discours du président Vladimir Poutine qui avait annoncé que la Russie, obligée selon lui de répondre aux « défis » lancés par les États-Unis tels que la « course aux armements », allait développer de nouvelles armes. « Nous n’avons pas l’intention de relever ce défi en établissant des blocs militaires ou en entrant dans une confrontation ouverte avec nos adversaires », a déclaré Sergueï Ivanov, un des hommes forts du régime de Vladimir Poutine. La Russie et les États-Unis s’affrontent sur plusieurs dossiers internationaux, notamment le projet américain de bouclier antimissile en Europe, à coups de déclarations qui ont parfois fait craindre la résurgence d’une guerre froide. À Munich en février 2007, le maître du Kremlin avait accusé les États-Unis de « déborder de ses frontières nationales dans tous les domaines » et de créer une situation telle que « personne ne se sent plus en sécurité » dans le monde. Conscient de ce que la Russie fait parfois « peur » à l’étranger, comme l’avait reconnu Vladimir Poutine en 2006, le premier vice-Premier ministre a tenu à rassurer sur les ambitions, notamment énergétiques, de la Russie. « Une Russie plus riche ne posera pas de menace à la sécurité des autres pays. Cependant, notre influence sur les processus globaux va continuer à augmenter », a prévenu le premier vice-Premier ministre alors que les Occidentaux accusent parfois la Russie d’utiliser ses ressources en hydrocarbures comme l’Union soviétique avec ses missiles nucléaires : un moyen de pression. Engagé de nouveau dans un bras de fer avec Kiev qui pourrait conduire à une coupure du robinet gazier à l’Ukraine, un pays de transit du gaz vers l’Europe, M. Ivanov a affirmé que les « partenaires (européens) peuvent être assurés que la Russie a rempli et continuera à remplir ses obligations ». Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates et M. Ivanov ont toutefois trouvé un rare terrain d’entente en raillant le directeur général de l’AIEA Mohammad el-Baradei qui venait d’appeler leurs deux pays au désarmement atomique. « Tout le monde nous pointe du doigt, vous et nous, nous sommes responsables de tout », a déclaré en riant Sergueï Ivanov à Munich. La Russie n’a pas voulu la « course aux armements » avec les États-Unis, mais les nouvelles armes qu’elle développe sont une « réponse nécessaire » au projet américain de déploiement d’un bouclier antimissile en Europe, a déclaré samedi à l’AFP le porte-parole du Kremlin. Tout aussi amusé, Robert Gates lui a répondu devant la presse : « Comme toujours, il y a des choses qui ne changent jamais. » « Guerre froide ou pas, c’est toujours la même chose », a répliqué M. Ivanov, avant que les deux hommes n’éclatent de rire, manifestant devant les journalistes une bonne humeur assez rare dans les relations russo-américaines ces derniers mois. Qualifiant les États-Unis et la Russie de « big boys », le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) venait d’estimer dans une intervention centrée sur la prolifération des armes de destruction massive que les deux pays détenteurs des plus grands arsenaux nucléaires devaient « montrer l’exemple » en matière de désarmement.
La Russie ne cherche ni à dominer militairement le monde ni à entrer dans une « confrontation ouverte » avec les États-Unis, a déclaré hier à Munich le premier vice-Premier ministre russe Sergueï Ivanov sur fond de tension entre Moscou et Washington.
Cette déclaration intervient deux jours après un discours du président Vladimir Poutine qui avait annoncé que la Russie,...