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La digue Raymond NAMMOUR

Le Liban est en proie à une crise existentielle sans précédent. La solution se fait toujours attendre. Le régime politique s’affaiblit inexorablement. Une IVe République verra certainement le jour sur les décombres de l’éphémère IIIe. Après la République du mandat (1926-1943), la République de la discorde (1944-1989) avait vainement tenté la mise sur pied d’institutions étatiques. Elle a sombré sous le feu, pavant la voie à la République sous tutelle agonisante depuis 2005. Si les deux dernières républiques avaient en commun le régime parlementaire, la quatrième semble vouloir débuter par une remise en cause des fondements du parlementarisme. En effet, la séparation des pouvoirs et le contrôle de l’Exécutif par le Législatif semblent céder la place à une innovation bien de chez nous : le régime consensuel. Après tout, pourquoi pas ? Puisque les élections ne peuvent décider du sort des institutions, et puisque n’importe quelle composante de la société peut bloquer indéfiniment le fonctionnement du gouvernement alors, effectivement, pourquoi ne pas changer de régime ? La classe politique libanaise semble décider à adopter le régime consensuel en lieu et place de la démocratie parlementaire. Le consensus ? C’est la notion la plus dangereuse depuis les utopies communistes. Comment la concilier avec la démocratie ? Quoi faire de la liberté puisque le consensus doit primer ? Comment conjuguer pluralisme et consensus ? Toute société pluraliste adoptant le consensus politique comme mode de gestion est condamnée à l’immobilisme et, à terme, à disparaître. Et c’est là que réside le danger de la république consensuelle. Après avoir échoué à faire disparaître le Liban message au profit des Liban fanatisés, et après avoir « digéré » l’humiliation que la révolution du Cèdre lui a infligée, le « Mal » attaque de nouveau. Mais cette fois-ci avec plus de doigté. Point de chars ni de troupes, mais tout simplement le consensus ! Et les « digues » semblent céder les unes après les autres. D’abord les ténors du Message, puis le gouvernement, puis le Parlement, et maintenant la présidence prise en otage par les tentacules du Mal porteuses du germe consensuel. Même Bkerké, place forte du Liban message, n’est plus à l’abri. Reste toutefois une digue. Imprenable celle-là. Le Nord en est témoin. C’est elle le dernier rempart du Liban message. Et c’est autour d’elle que tous les patriotes doivent se rassembler. Son signe distinctif ? Couleur vert olive. Raymond NAMMOUR Côte d’Ivoire Article paru le vendredi 01 février 2008
Le Liban est en proie à une crise existentielle sans précédent.
La solution se fait toujours attendre. Le régime politique s’affaiblit inexorablement.
Une IVe République verra certainement le jour sur les décombres de l’éphémère IIIe.
Après la République du mandat (1926-1943), la République de la discorde (1944-1989) avait vainement tenté la mise sur pied...