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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - À la galerie Alice Mogabgab jusqu’au 29 février L’univers envoûtant d’Émilio Trad

C’est un univers à la fois troublant et calme, serein et tourmenté que reproduit Émilio Trad sur plus d’une vingtaine de toiles. Dans une composition bien architecturée, les images de la genèse et de la fin du monde traduisent en toute harmonie les questionnements de l’artiste argentin qui expose à la galerie Mogabgab jusqu’au 29 février. Passéisme et modernité, couleurs de terre et de feu, personnages figés, mais également dynamiques. Autant de paradoxes qui se côtoient sans discordance dans l’œuvre d’Émilio Trad. L’artiste, né à Buenos Aires, injecte et diffuse la lumière qui a baigné son enfance dans ses œuvres récentes, sorte de continuité dans le travail. De l’ocre à l’orangé et du rosé au brunâtre, sa palette riche en teintes est tendre et douce. Elle évoque la terre matrice et le soleil qui la fertilise. Trad parvient avec subtilité à imposer sa vision intemporelle d’une humanité en marche. Si les personnages qui figurent dans ses œuvres ne sont pas représentatifs d’une époque (car dénudés de tout artifice), l’artiste, néanmoins, se veut le témoin de cette époque. Ainsi, il a su leur emprunter le regard contemplatif et interrogateur pour sonder l’alpha et l’oméga. Inspiré de la belle Florence ou de Delft, la ville flamande de Vermeer, le décorum qui se dresse à l’arrière, avec ses ponts et ses bâtisses médiévales, dessine les contours d’une vie bien réelle aux confins de l’onirique. Repères et signes Envoûtant et mystérieux, l’univers d’Émilio Trad puise ses racines dans l’histoire de l’humanité. Ce n’est pas par hasard qu’un chat traverse son espace pictural. Le félin, symbole de sensualité et de douceur, est avant tout un animal protecteur, vénéré et momifié par l’Égypte du IIIe millénaire. Placé au-devant de la toile, au même rang que les humains, l’animal effectue par ses courbes déliées et rondes des arabesques en symbiose avec les mouvements des hommes. Leurs regards différents des êtres vivants vont au-delà de la toile, ne croisant même pas l’œil extérieur. Ce néant absolu, créé hors cadre, engendre des sentiments mêlés de doute et de peur. Présente également dans le travail de Trad, l’eau, qui renvoie aussi à l’aube des temps. Évoquant le déluge, où une nouvelle humanité a pris naissance, cette eau est aussi purificatrice que salvatrice. Si l’artiste vogue dessus vers des rivages tranquilles, il doit par ailleurs faire face aux tourments des destinées humaines. Et c’est par ce grand soleil flamboyant et somptueux, aux teintes rougeâtres et lumineuses, qu’Émilio Trad traduit les craintes d’une humanité en déclin. Une montre, lascive et molle (qui n’est pas sans rappeler Dali), des bannières qui flottent aux vents (signes d’identité) interviennent sur ces espaces picturaux, créant un monde décalé. Fétichiste ? Certes pas, mais les divers éléments parsemés sur la toile témoignent d’un véritable besoin de repères. L’œuvre d’Émilio Trad, c’est surtout cela, un art qui puise ses racines dans une vie d’immigrant et une quête sans fin d’absolu. Colette KHALAF
C’est un univers à la fois troublant et calme, serein et tourmenté que reproduit Émilio Trad sur plus d’une vingtaine de toiles. Dans une composition bien architecturée, les images de la genèse et de la fin du monde traduisent en toute harmonie les questionnements de l’artiste argentin qui expose à la galerie Mogabgab jusqu’au 29 février.
Passéisme et modernité,...