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Les lecteurs ont voix au chapitre

Arrêtez le massacre ! Cette vague d’explosions et d’attentats meurtriers qui secouent notre pauvre pays depuis tant d’années doit être dénoncée et les assassins doivent être arrêtés et condamnés. Finis les faux-fuyants, finis les communiqués qui ménagent la chèvre et le chou, finies les mines attristées devant tous ces cadavres, finis les assassins qui se mettent en ligne avec les parents des familles éprouvées, pour recevoir les condoléances, finis les provocations et les sarcasmes qui alimentent les haines. Notre pays a soif de paix, nos enfants veulent demeurer sur la terre de leurs aïeux, leurs mamans veulent pouvoir dormir la paix au cœur sans qu’à chaque attentat elles s’effondrent de douleur et de désespoir. Les assassins qui ont choisi notre pays pour assouvir leurs querelles doivent disparaître à jamais de notre territoire, les camps d’entraînement, les camps de réfugiés, les endroits stratégiques des partis et des mafias locales doivent être éliminés, car c’est là que se préparent les voitures piégées qui viennent détruire et tuer les innocents libanais. Seule l’armée libanaise doit avoir le droit d’entrer partout, sans restrictions ni atermoiements. Nous nous adressons au gouvernement libanais, en qui nous avons pleine confiance pour lui dire : si vous ne dénoncez pas les assassins, si vous ne citez pas le nom de chaque saboteur, de n’importe quel camp qu’il puisse être, vous vous associez à ce crime immense contre une nation qui ne rêve que de paix et d’amour. Cacher la vérité, c’est participer au crime. Nous demandons des noms et aussi celui des commanditaires, quels qu’ils soient. Si vous perdez la confiance de cette majorité silencieuse, notre pays n’aura plus de raisons de vivre et nous irons agrandir cette masse énorme d’émigrés libanais qui sont disséminés dans tous les pays du monde. De grâce, dénoncez et soyez courageux, même si cela nous coûte des relations tendues avec nos voisins. Raymond NAHAS Manque d’humanité Française, vivant au Liban depuis huit ans pour suivre mon mari travaillant ici, je me suis habituée comme la plupart des Libanais aux attentats successifs. L’autre matin, comme des millions d’autres, après avoir entendu l’explosion, je me suis précipitée pour regarder en direct les images des télés libanaises et identifier le lieu exact de l’attentat en espérant que personne de mes proches ne soit passé au mauvais endroit au mauvais moment. Je fus profondément choquée par les images d’horreur diffusées par les télés libanaises. Je parle des morceaux de viande humaine déchiquetée que les cameramen se délectaient à filmer en gros plan. Mais le comble de l’horreur fut le moment ou un cameraman et son assistant ont soulevé le toit d’une camionnette éventrée mais parfaitement identifiable pour mieux montrer la tête écrabouillée du conducteur au volant. Je me suis détournée de ces images en pensant à la mère, à l’épouse de cette victime qui ont dû découvrir le sort de leur fils et mari de la sorte en direct à la télé. J’ai longuement imaginé ma réaction si, à la place de cet homme, se trouvait un de mes proches. Je crois que je n’aurais jamais pu pardonner un acte aussi vil et aussi peu respectueux de la dignité humaine. Quelle que soit l’horreur de l’attentat en lui-même, l’inhumanité de certaines chaînes en décuple l’horreur par le non–respect des victimes. Je trouve grave un tel étalage. Certaines télés locales n’ont aucun sens de la dignité humaine. Véronique LAGLEIZE En mal d’éducation La crise sociale dans le pays a débuté par le chômage des jeunes, puis des moins jeunes. Suivit alors l’hémorragie mortifère qui a happé des dizaines de milliers d’hommes et de femmes en dehors du pays. Ceux qui sont restés sont appelés à en payer le prix, tous les jours, dans leur chair et dans leur sang, sinon dans leurs projets de vie. C’est dans un grand désarroi que l’on apprend aujourd’hui l’impasse dans laquelle se trouvent certains jeunes universitaires et qui, à ce stade de la dégénérescence politique, se trouvent dans l’incapacité de s’acquitter de leurs scolarités afin de poursuivre leurs études dans la filière entamée, ou d’ailleurs ! Notre jeunesse, notre promesse d’avenir, bafouée dans ses droits les plus fondamentaux et dans ses besoins les plus basiques. Nous sommes tous appelés à ne plus compter sur les hautes sphères – qui tombent en fait bien bas – pour trouver une solution à nos problèmes. Ce chemin, nous ne le savons que trop bien, est inexorablement voué à l’échec. Trouvons dorénavant nos réponses en nous-mêmes et essayons d’agir comme nous pouvons, autant que possible, selon nos propres moyens. Pas besoin d’aller très loin. En regardant autour de nous, à l’écoute des souffrances muettes et des appels au secours stériles, nous pouvons repérer beaucoup de détresses et y donner un tas de réponses valables et efficaces. Nous pourrons alors espérer changer quelque chose à ce cercle vicieux embourbant qui est le nôtre et, qui sait, peut-être pourrons-nous par ces mêmes voies nous sauver nous-mêmes ? Les services sociaux universitaires sont saturés par le nombre d’étudiants qui demandent des bourses ou des prêts – qu’ils auront d’ailleurs à rembourser pendant une longue partie de leur vie, vu les salaires dérisoires auxquels ils accèdent. Ils sont ouverts à tout genre de soutien pouvant faciliter la continuation de la vie universitaire de ces jeunes, menacés de rater leurs études par manque de moyens financiers. Carla ARAMOUNI NDLR Dans le nombreux courrier que nous recevons quotidiennement, certaines lettres comportent des passages qui seraient difficilement publiables. Pour cette raison, et aussi afin de faire paraître le plus grand nombre possible de lettres, le journal se réserve le droit de n’en reproduire que les parties les plus significatives et d’en rectifier certains termes désobligeants. En outre, chaque missive doit comporter la signature (nom et prénom) de son auteur. Les lecteurs, nous en sommes certains, le comprendront, ce dont nous les remercions par avance.
Arrêtez le massacre !

Cette vague d’explosions et d’attentats meurtriers qui secouent notre pauvre pays depuis tant d’années doit être dénoncée et les assassins doivent être arrêtés et condamnés.
Finis les faux-fuyants, finis les communiqués qui ménagent la chèvre et le chou, finies les mines attristées devant tous ces cadavres, finis les assassins qui se mettent...