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En France, les sangliers prolifèrent et se sentent (trop) bien en ville

Les sangliers prolifèrent en France, semant la zizanie sur les routes, dans les campagnes, et même en ville, une situation qui inquiète les spécialistes de la faune sauvage. Le nombre de sangliers en France a décuplé au cours des trente dernières années, selon l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Leur population est évaluée à environ 1 million d’animaux, soit le double des « prélèvements » annuels effectués par les chasseurs (466 352 animaux abattus au cours de la saison de chasse 2006-2007), explique à l’AFP François Klein, responsable du Centre national d’étude et de recherche appliquée sur les cervidés et les sangliers à l’ONCFS. Aujourd’hui, « la tendance est toujours à la hausse, mais elle est moins rapide », ajoute-t-il. Sans les chasseurs, le nombre de sangliers doublerait chaque année. Pourtant, ce sont les chasseurs qui sont à l’origine de cette situation. Pour en encourager la chasse, le sanglier est passé d’un statut d’animal nuisible à éradiquer par tous les moyens au statut de gibier noble. En contrepartie, les agriculteurs ont bénéficié en 1968 d’un système d’indemnisation des dégâts financé par les chasseurs. « C’est une espèce qu’on a favorisée, mais dont on n’a pas su anticiper l’emballement. On a été débordé », explique M. Klein. Ils ont proliféré grâce à leur formidable taux de reproduction et leur capacité exceptionnelle à s’adapter, tirant notamment parti de l’explosion de la culture du maïs en France. Le changement climatique a également joué en leur faveur avec des hivers plus doux, souligne M. Klein. Leur reproduction s’est accélérée, les très jeunes femelles ayant tendance à s’accoupler dès leur première année de vie pour donner naissance à des petits plus rapidement qu’auparavant. « Extrêmement opportuniste », le sanglier se réfugie à l’abri des chasseurs, dans des zones péri-urbaines et même en ville, souligne-t-il. Ainsi à Merlebach (Est), les sangliers ont investi une zone industrielle en friche, en y accédant par une ancienne voie de chemin de fer désaffectée et envahie par les fourrés, indique-t-il. Des incidents de ce type se sont multipliés au cours des derniers mois. Le 27 novembre, deux sangliers ont dû être abattus par la police alors qu’ils divaguaient au centre-ville de Perpignan (Sud-Ouest). Le 18 décembre, un autre a pénétré dans une école élémentaire à Berg (Est). Le 15 octobre, un sanglier blessé avait fait irruption dans un salon de coiffure situé dans la galerie marchande d’un centre commercial à Bias (Sud). Une fois que le sanglier est installé dans un endroit qui n’est pas une zone de chasse, « pour l’en déloger, c’est très compliqué », fait observer M. Klein. D’autant que la population locale est parfois hostile aux abattages de sanglier, la présence de cet animal sauvage dans des zones de loisirs aux abords des villes symbolisant le retour à la nature. Pourtant, « c’est une question de sécurité civile », fait remarquer M. Klein, évoquant « plusieurs milliers de collisions par an avec des voitures ». « Un sanglier, ça ne se voit pas la nuit. » Même les chasseurs semblent débordés : « Ils sont les seuls à payer les dégâts aux agriculteurs. Ils versent environ 25 millions d’euros par an en réparation directe des dommages agricoles », indique le responsable de l’ONCFS. Et « localement, ça devient une question de puissance de feu », comme en Ardèche (centre) où les chasseurs ne pas sont assez nombreux pour enrayer la hausse du nombre de sangliers.
Les sangliers prolifèrent en France, semant la zizanie sur les routes, dans les campagnes, et même en ville, une situation qui inquiète les spécialistes de la faune sauvage.
Le nombre de sangliers en France a décuplé au cours des trente dernières années, selon l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Leur population est évaluée à environ 1 million...