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Actualités - ANALYSE

ANALYSE La stratégie israélienne du blocus risque de tourner au fiasco

Le blocus imposé par Israël sur la bande de Gaza risque de se retourner contre l’État hébreu, surpris par le déferlement de Palestiniens vers l’Égypte et le regain de popularité qu’en a tiré le Hamas. Toutefois, des responsables israéliens espèrent limiter les dégâts et même retirer des bénéfices subsidiaires de cette politique, en comptant se décharger sur l’Égypte de la responsabilité de Gaza, ce que Le Caire rejette. « Nul doute qu’Israël fait face à une situation nouvelle et inquiétante », a déclaré à l’AFP un haut responsable du ministère des Affaires étrangères, qui a requis l’anonymat. « Sur le plan international, Israël se retrouve à nouveau dans la position d’accusé même si, à ce stade, cela ne devrait pas avoir des conséquences diplomatiques graves », a-t-il ajouté. Il s’est déclaré particulièrement préoccupé de « l’impact négatif des images tournées d’enfants allumant des bougies dans Gaza en panne d’électricité et des masses se ruant en Égypte », accusant la chaîne d’information arabe basée au Qatar, al-Jazira, d’avoir monté une véritable « mise en scène » avec le Hamas. À long terme, il a estimé que ces développements pourraient sceller la coupure totale d’Israël avec la bande de Gaza, mais aussi celle de la Cisjordanie avec ce territoire, rendant encore plus difficile la constitution d’un État palestinien. « Il est à présent clair que toutes les tentatives de lutter contre le Hamas en faisant pression sur la population palestinienne ont échoué, comme ce genre de stratégie échoue toujours », estime un ancien haut responsable des renseignements militaires israéliens, Yaakov Amidror. « La principale conséquence, c’est un renforcement du Hamas qui, grâce aux brèches dans la frontière avec l’Égypte, va pouvoir renforcer de façon substantielle son arsenal et accélérer la transformation de sa branche armée en une véritable armée », s’alarme ce général de réserve, prônant la réoccupation de toute la bande de Gaza par Israël qui s’en était retiré en 2005. Il relève toutefois que le blocus pourrait conduire l’Égypte à rouvrir progressivement sa frontière avec Gaza, pour ne pas être accusée d’abandonner les Palestiniens, « ce qui pourrait être dans les intentions d’Israël ». Pour l’analyste palestinien Mehdi Abdel Hadi, c’est le Hamas qui engrange les bénéfices du blocus et de l’ouverture temporaire de la frontière avec l’Égypte sous la pression populaire. « Le Hamas gagne en popularité aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie alors que le président de l’Autorité (palestinienne) Mahmoud Abbas est encore plus affaibli » car, selon lui, il tente de dialoguer avec Israël. Cet expert s’attend à ce que les événements de Gaza donnent un nouvel élan à la « résistance » anti-israélienne en allusion à une possible reprise de l’intifada.
Le blocus imposé par Israël sur la bande de Gaza risque de se retourner contre l’État hébreu, surpris par le déferlement de Palestiniens vers l’Égypte et le regain de popularité qu’en a tiré le Hamas. Toutefois, des responsables israéliens espèrent limiter les dégâts et même retirer des bénéfices subsidiaires de cette politique, en comptant se décharger sur...