Saddam Hussein « n’imaginait pas que les États-Unis envahiraient l’Irak », révèle un agent du FBI

L’ancien président irakien Saddam Hussein a continué à faire croire qu’il était en possession d’armes de destruction massive parce qu’il n’imaginait pas que les États-Unis prendraient la décision d’envahir son pays, révèle un agent du FBI qui l’a interrogé. Dans une interview à CBS qui doit être diffusée demain, George Piro revient sur les discussions qu’il a eues avec l’ancien raïs après sa capture en décembre 2003. M. Piro affirme que Saddam Hussein, pendu en décembre 2006 après avoir été reconnu coupable de crimes contre l’humanité, voulait conserver l’image d’un dirigeant fort pour dissuader l’Iran d’envahir à nouveau son pays. « Il m’a dit qu’il s’était trompé au début (...) sur les intentions du président (George W.) Bush. Il pensait que les États-Unis risposteraient avec le même type d’offensive que celle que nous avions menée en 1998 (...), une offensive aérienne de quatre jours », raconte M. Piro dans des extraits de l’interview diffusés hier. « Il avait survécu à celle-là et il était prêt à accepter ce genre d’attaque », ajoute-t-il. Lorsque le journaliste de CBS lui demande si Saddam Hussein avait envisagé que les États-Unis envahissent l’Irak, M. Piro répond : « Non, pas au début. » Aucune arme de destruction massive n’a été retrouvée en Irak alors que l’Administration Bush avait affirmé à plusieurs reprises, avant l’invasion de mars 2003, que l’arsenal dont disposait Saddam Hussein représentait une menace pour les voisins de l’Irak et pour les intérêts américains. Même lorsqu’il est devenu évident que l’Irak n’avait pas d’armes de destruction massive, Saddam Hussein a tenté de maintenir le mystère. « Pour lui, il était crucial qu’il soit toujours considéré comme le fort et le fier Saddam. Il pensait que cela dissuaderait les Iraniens d’envahir à nouveau le pays », explique l’agent du FBI qui a interrogé Saddam Hussein pendant près de sept mois. L’ex-dirigeant irakien avait l’ambition de reprendre la fabrication d’armes de destruction massive (ADM) et en avait les moyens. « Il avait toujours les ingénieurs. Les gens dont il avait besoin pour reconstituer son programme sont toujours là », explique M. Piro, concluant : « Il voulait reconstituer entièrement son programme d’ADM. »