Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

La culture de l’échec

Le 2 décembre dernier, les forces du 14 Mars publiaient un communiqué d’appui à la candidature du général Michel Sleimane à la présidence de la République. Au nom des impératifs nationaux et pour sauver les acquis de la révolution du Cèdre, nous expliquait-on. C’est très bien tout ça. Mais justement, de quels acquis parlent-ils ? Deux ans après le départ des Syriens, nous nous retrouvons avec un Liban profondément divisé en deux camps qui s’affrontent avec une haine inouïe et des partis armés jusqu’aux dents. Un chaos institutionnel indescriptible et un État sans tête. Enfin, un bal incessant de diplomates et autres bienfaiteurs arabes et occidentaux qui prouve que nous sommes plus que jamais incapables de nous gouverner par nous-mêmes. Pire. Le fait que cette décision ait été prise par les exilés du Phoenicia au lendemain de la réunion d’Annapolis ne laisse aucun doute : un accord venait d’être trouvé entre les USA et les Syriens sur la présidentielle. Un accord a minima peut-être, mais un accord quand même, qui nous fait penser inévitablement à 1988 et nous laisse quelque chose en travers de la gorge. Bis repetita. Mais, et c’est là que le bât blesse, cette décision est relayée par ceux qui se font les chantres de l’indépendance et de la souveraineté du pays. Le tour de magie est joué avec la transformation du général Sleimane d’un souhait syro-américain en un choix libanais. Non, le communiqué du 14 Mars du mois de décembre n’est point une concession faite pour le salut du pays. C’est simplement une déclaration d’abdication. D’ailleurs, pourquoi s’en étonner ? Ces néosouverainistes nous ont montré pendant les deux dernières années un défilé pathétique de défaites à force de vouloir lancer des batailles inutiles et impossibles. Dans un ordre dispersé : – Le régime syrien n’est pas tombé en dépit de tous les missiles balistiques lancés de Moukhtara. – Lahoud est resté à Baabda jusqu’à la dernière minute de son mandat malgré la menace des foules qui devaient ramper vers le palais présidentiel. – L’élection n’aura pas lieu à la majorité simple comme nous en menaçaient les faucons du 14 Mars. – La Constitution peut finalement être amendée, même si cela ne plaît pas à certains. Une toute petite retouche, ce n’est quand même pas trop demander. – Le président pourrait désormais être un militaire (si, si, Walid bey !) – Et surtout, le futur président ne sera sûrement pas des leurs. Revenons à notre échéance électorale. Le général Sleimane pourrait sans doute être aujourd’hui un homme de consensus. Mais la majorité ne peut certainement pas le présenter comme son candidat de compromis. Ni vendre une quelconque concession faite à l’opposition et à Michel Aoun. La seule concession dans cette histoire a été faite à la volonté étrangère. La volonté de l’axe syro-irano-bushien. Encore une fois et par les mêmes. Les 14 Marsiens peuvent encore sauver la présidentielle en la libanisant. Ils peuvent aussi continuer à foncer droit dans le mur en y emmenant tout le pays. Ils en seront les seuls responsables, mais cela n’étonnera personne. Henri BOUILLER
Le 2 décembre dernier, les forces du 14 Mars publiaient un communiqué d’appui à la candidature du général Michel Sleimane à la présidence de la République. Au nom des impératifs nationaux et pour sauver les acquis de la révolution du Cèdre, nous expliquait-on.
C’est très bien tout ça. Mais justement, de quels acquis parlent-ils ?
Deux ans après le départ des...