Sur un air latino LES SORTIES DE LA SEMAINE

Love in the Time of Cholera, de Mike Newell Avec Javier Bardem, Benjamin Bratt et Giovanna Mezziogiorno. L’action se déroule à la fin du XIXe siècle en Colombie. Un jeune télégraphiste pauvre et poète s’éprend de la plus jolie des jeunes filles, Fermina. Le père s’opposant à cette liaison va éloigner sa fille de son amoureux transi. Quelques années plus tard, celle-ci épousera Juvenal Urbino, un riche médecin, mais Florentino Arisa, qui brûle encore d’amour pour sa dulcinée, fera de tout pour retrouver son cher amour. Ni les amourettes de passage ni l’âge ne vont éteindre sa flamme qui brûlera éternellement pour sa chère bien-aimée. Love in the Time of Cholera est adapté du roman éponyme écrit par Gabriel Garcia Marquez dont les livres ont souvent été l’objet d’adaptations cinématographiques. Dans cette belle œuvre de style lyrique et dont l’action se déroule sur plusieurs années ainsi que dans plus d’une cinquantaine de lieux, on arrive à se demander : qu’est-ce qui est plus grave, plus douloureux et plus mortel ? L’amour ou le choléra ? Ce sentiment fort et brûlant qui peut faire des ravages, mais qui n’existe plus dans le siècle présent ? Cette passion qui défie la mort, la vieillesse et le temps. Mike Newell explore dans son film toutes les facettes de l’amour : filial, maternel, amoureux et autres dans un décor qu’il a su reproduire avec exactitude. Mais si Javier Bardem sert avec justesse son rôle, sa partenaire, par contre, ne fait pas bien passer le courant. Une espèce de court-circuit où ce genre d’amour risque de ne pas faire long feu. GRAND CINÉMAS ABC, CINEMACITY, EMPIRE DUNES/GALAXY/SOFIL, ESPACE Bordertown, de Gregory Nava Avec Jennifer Lopez et Antonio Banderas. Une journaliste américaine est envoyée pour enquêter sur une série de meurtres commis aux abords d’usines américaines situées à la frontière de Juarez et d’El Paso. Visant au début juste une promotion dans sa carrière, la reporter va se trouver impliquée dans cette histoire où se mêlent pots-de vin, magouilles et autres intérêts politiques. Avant d’aborder le film, il faut savoir que l’histoire des Oubliées de Juarez (titre en français) est librement inspirée de véritables faits s’étant déroulés dans la ville de Juarez, au Mexique, où de nombreuses femmes ont été atrocement tuées depuis 1993. Plus de 400 décès et 500 disparues, selon les interlocuteurs. Des chiffres alarmants quand on sait que personne n’a bougé un pouce et que les explications de la tragédie ne sont pas convaincantes. Pour récompenser donc la prestation de J-Lo, celle-ci a reçu en marge de la Berlinale le prix « Les artistes pour Amnesty » pour son engagement dans une campagne contre la violence faite aux femmes. Un film qui porte plus donc sur des faits réels et sur une bonne documentation ainsi que sur la reproduction d’une ambiance glauque et lourde, mais qui plonge parfois (et entraîne les acteurs) dans le filet des pièges hollywoodiens. Ce qui fait planer l’opacité et rend le message plus difficile à passer. Enfin, il faudrait à partir de cette œuvre savoir distinguer entre film mexicain (portant sur le Mexique) et film mexicain (le genre). GRAND CINÉMAS ABC