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SPECTACLE - « Chou al-Kadieh », de Georges Khabbaz, au Château Trianon (Jal el-Dib) Une désopilante comédie musicale, menée tambour battant…

Pour être loin des embouteillages monstrueux, pour être loin de la noirceur ambiante, pour être loin de la mayonnaise rance des gabegies politiques, pour un moment de détente et un bol d’oxygène, sortez du rang ! Sortez du rang, le temps d’un soir ou d’un après-midi, en empruntant la bretelle de l’autoroute de Jal el-Dib pour faire halte au Château Trianon. Là se donne une désopilante comédie musicale bien populaire, avec ses accents du terroir et ses criailleries, sans connotations péjoratives, menée tambour battant. Une époustouflante comédie à la libanaise avec chansonnettes, répliques et situations, où le rire est bien le propre de l’homme et le roi de la situation… Intituée Chou al-Kadieh (C’est quoi l’affaire ?), cette pièce, écrite, mise en scène, interprétée (avec une pléiade d’autres acteurs) et produite par Georges Khabbaz, jette son dévolu sur les trahisons conjugales et les poltronneries des avocats verbeux et en chômage forcé… Sur le tempo accéléré et cocasse d’une brillante farce burlesque, entre boulevard hystérisé et vaudeville à l’humour à l’emporte-pièce, où rire des vices et des travers de la société est une heureuse, charmante et apaisante option d’optimisme… Dans un décor d’intérieur de bureau d’avocat, net et moderne dans son mobilier en sièges confortables, son coin « kitchenette » et sa bibliothèque qu’on ne compulse jamais, se déroule le feu d’une action aux rebondissements multiples, entre portes claquées, chassé-croisé de personnages hilarants et farfelus, quiproquos de toutes sortes et insolubles imbroglios des sentiments entremêlés comme écheveau de laine… De quelle affaire s’agit-il ? C’est bien simple, un (méchant) mari trompé vient demander de l’aide à un avocat. Un avocat se croyant déjà en liaison amoureuse avec la belle infidèle… Bien sûr, le mystère restera jusqu’au dénouement pour un happy end chanté en toute joie, car nous sommes bien au cœur d’une comédie résolument et tendrement rose… Manières chaplinesques et séduisante légèreté… Mais entre-temps, que de menaces, que d’invectives, que de détours, que de mensonges, que de peur, que de cris, que de fausses situations, que de coups de théâtre, que de délicieux dévoiements… Entre un mari malabar mafieux sur les bords, flanqué d’un garde de corps genre escogriffe bêtasse, une femme blonde comme un épi d’or et sexy comme ces jeunettes qui fleurent si bon les onguents capiteux, et un avocat gringalet, Don Quichotte du barreau épris jusqu’à la racine des cheveux et des écailles de ses lunettes de myopie, se déroule une trame aux mailles adroitement et comiquement serrées… Nanti d’un culot impayable, d’un bagout intarissable et d’une drôlerie décapante, Georges Khabbaz, en manières chaplinesques hilarantes, entre le comique d’un Buster Keaton et d’un Chouchou, avec des intonations entre le grave des barytons et l’aigu des voix de fausset, est un vibrant paquet de nerfs sous les feux de la rampe. Ce jeune acteur, de toute évidence mordu de l’univers des planches, fait des étincelles. Des étincelles qui font crouler de rire une salle comble qui se tord en vagues moutonnantes sous les rafales de répliques ébouriffantes et les décapants revirements des situations. Verve, humour, dialogues et situations en touches finement comiques, sans recourir à la grossièreté et à l’outrance, voilà les ingrédients gentiment explosifs de cette comédie Chou al-Kadieh, en fait librement inspirée de Councils Opinion de Gilbert Wakefield. Sans être inconsistante et toute en légèreté séduisante, cette comédie allie fraîcheur, charme et brio d’un théâtre boulevardier rondement mené… Pour donner la réplique à Georges Khabbaz qui se démène comme un diable sur scène, une brochette d’acteurs (Hind Baz, Ghassan Attieh, Joseph Assaf, Firas al-Hader, Laura Khabbaz) dont les prestations se coulent dans une atmosphère décontractée, avec des fous rires parfois irrépressibles et contagieux qui font plier d’amusement le public… Edgar DAVIDIAN
Pour être loin des embouteillages monstrueux, pour être loin de la noirceur ambiante, pour être loin de la mayonnaise rance des gabegies politiques, pour un moment de détente et un bol d’oxygène, sortez du rang ! Sortez du rang, le temps d’un soir ou d’un après-midi, en empruntant la bretelle de l’autoroute de Jal el-Dib pour faire halte au Château Trianon. Là se donne...