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Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

Un iconoclaste prudent Il menait une vie pépère en douce France, soignant minutieusement les dents des Dupont et autres Durand, et ambitionnant secrètement de couronner sa vie par un poste de conseiller municipal à Bellevue ou Ménilmontant. Un jour, tout comme saint Paul sur le chemin de Damas, il rencontra son dieu et ce fut la grande révélation. Il le guérit de sa carie dentaire, les autres caries n’étant pas de son ressort, et décida résolument de se ranger derrière son panache orange. Pour le récompenser de son allégeance, Dieu le baptisa député. Se donnant tout entier à son nouvel apostolat, et enrichi des enseignements de son séjour en France laïque et républicaine, il décida de s’attaquer de front aux hommes de religion, accusés de se livrer à une concurrence déloyale envers son idole, le seul digne de recevoir les hommages des fidèles. Illuminé mais pas fou, il ne songea pas un instant à en découdre avec le barbu criard, celui dont l’index est le principal organe d’expression, sans compter que c’est le grand allié de son dieu, ce qui lui vaut une indulgence aussi laïque que plénière. Non, on ne pouvait pas risquer de voir une plèbe hurlante animée d’une sainte colère déferler et lui casser les vitres de sa voiture, celles des voisins, de toute la région, plus les vitres de Tarik Jdidé pour faire plus drôle. Mieux valait s’attaquer à un chef religieux pacifique, sans sbires ni nervis, ni grande sœur protectrice habituée à nuancer ses expressions à coup de voitures piégées. Histoire à suivre... Entre-temps, le pape Benoît et l’archevêque de Constantinople n’ont qu’à bien se tenir. Guy YOUNÈS Répondre aux défis écologiques De l’origine des temps à nos jours, l’humanité a toujours été animée par la volonté d’utiliser toutes les ressources de la nature pour rendre la vie plus facile ou plus agréable. Et bien entendu, les énergies primaires (bois, pétrole, gaz, charbon, uranium), sont les plus importantes jusqu’à présent du point de vue transport, industries, production d’électricité et utilisation personnelle, mais ne sont disponibles dans le monde qu’en quantités limitées dont l’existence n’est pas éternelle. D’où la nécessité de prévoir un plan (individuel, imposé par l’État, conventions juridiques…) pour que ces énergies ne soient pas gaspillées sans penser aux générations futures du point de vue besoins et environnement (pas de transport, pas d’électricité, disparition des forêts, échauffement de la terre à cause de l’émission excessif du CO2 et de l’effet de serre, dégradation de la couche d’ozone par émission du CFC…). En d’autres termes, il faut planifier pour profiter le plus possible des énergies renouvelables (vent, eau, soleil…) car elles ne sont pas limitées et n’influent pas négativement sur l’environnement, et répondent au principe des 3 piliers du développement durable qui vise à concilier les 3 aspects écologique, social, et économique des activités humaines. Ensuite, l’énergie nucléaire est à court terme une énergie non émettrice de gaz à effet de serre et peut compenser la faiblesse de la production renouvelable pour subvenir aux besoins d’électricité. Au Liban, l’utilisation de ces ressources renouvelables est limitée par l’usage personnel seulement, pas de planification au niveau des secteurs responsables, et cela est lié à des raisons politiques. Enfin, je voudrais rappeler le propos prêté à l’aviateur et l’écrivain français Antoine de Saint-Exupéry : « Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants. » Grâce au savoir et à la réflexion, on est toujours mieux armé pour répondre aux défis et aux enjeux de la vie. Joseph S. ESTEPHANE Place des grands hommes Quand on veillait, des nuits durant sur la Place qu’on voulait alors celle des derniers martyrs ; quand on marchait fièrement en hurlant l’hymne national à s’arracher les poumons, le drapeau libanais claquant au vent ; quand on se souriait, se congratulait, se tenait par les mains, pouvions-nous nous douter que dans ce pauvre pays, certains, beaucoup, ne voulaient pas la liberté ? Ailleurs le monde tourne rond. Six milliards d’individus jurent allégeance à leur pays et sont prêts à mourir pour leur patrie. Six milliards d’individus travaillent dans l’intérêt national. Six milliards d’individus espèrent le meilleur pour leur nation. Six milliards d’individus dénoncent les traîtres, punissent les coupables et luttent pour leur indépendance acquise ou à venir. Six milliards d’individus appellent les choses par leur nom. Six milliards d’individus sauf nous. À l’heure où la maison libanaise s’effondre dans un effroyable bruit d’horreurs proférées, nous sommes tous responsables. Les vrais coupables d’abord, ceux qui n’ont d’autres maîtres que les ennemis du pays qui continuent trente ans plus tard à exercer en toute impunité leur indestructible capacité de nuisance. Les complices ensuite, ceux qui savent mais qui se taisent, tergiversent, composent et tentent de tirer leur épingle du jeu. Et enfin les témoins muets que nous sommes, à encore suivre des fous, des malades, des assoiffés de sang et de pouvoir, à ne pas oser montrer du doigt ceux qui foulent au pied les principes même du Liban, à continuer d’entendre proférer des menaces de guerre, à ne pas descendre dans la rue revendiquer encore et encore nos simples droits, nos refus de toutes ces aberrations quotidiennes, notre colère légitime d’entendre des dépités parler en notre nom, notre volonté de rester, notre détermination à vivre chez nous, dans un pays libre, indépendant, souverain, aux frontières bien délimitées et doté d’un président élu démocratiquement et sans conditions préalables. Si nous baissons les bras, qui va porter le drapeau ? Tania Hadjithomas MEHANNA
Un iconoclaste prudent

Il menait une vie pépère en douce France, soignant minutieusement les dents des Dupont et autres Durand, et ambitionnant secrètement de couronner sa vie par un poste de conseiller municipal à Bellevue ou Ménilmontant.
Un jour, tout comme saint Paul sur le chemin de Damas, il rencontra son dieu et ce fut la grande révélation. Il le guérit de sa carie...