EUX ET LEURS MUSES L’homme qui aimait les femmes... et le cinéma

« Je tourne autour de la question qui me tourmente depuis 30 ans : le cinéma est-il plus important que la vie ? » C’est autour de cette simple question qu’a gravité la carrière cinématographique de François Truffaut sa vie durant. Une vie plutôt courte (puiqu’il décède à l’âge de 52 ans), mais qu’il a su remplir de femmes, d’enfants et surtout de films. Se confondant presque totalement avec sa biographie, sa filmographie ne cessera d’être truffée de références et d’allusions à sa vie. Enfant ignoré, délaissé et mal-aimé par sa mère, François Truffaut fut abandonné également par son père, dont il ne connaîtra l’identité que plus tard. C’est donc dans les salles obscures qu’il cherchera l’évasion et dans les bras des femmes qu’il retrouvera le réconfort et l’amour. Ses femmes, nombreuses au passage, il les aura toutes aimées tendrement. De sa première épouse, Madeleine Morgenstern, à sa dernière compagne, Fanny Ardant, en passant par Claude Jade (la série des Antoine Doinel), Jeanne Moreau (Jules et Jim), Nathalie Baye (La nuit américaine), elles auront toutes occupé une place importante dans sa vie « arpentant la terre comme un compas ». Mais pour ce cinéaste de la nouvelle vague qui aura changé le visage du cinéma français, son vrai double (ou sa muse) aura été Antoine Doinel, alias Jean-Pierre Léaud. À une cérémonie des Césars, Léaud affirmait devant un aréopage d’acteurs : « Nous sommes tous les enfants spirituels de François Truffaut. » Fils spirituel, alter ego ou véritable double, le comédien aura représenté sur pellicule les angoisses et les questionnements, les hésitations et les doutes de son cinéaste préféré. Un Jean-Pierre Léaud remplacé plus tard par Charles Denner et Gérard Depardieu. Comme si le cinéma de Truffaut avait mûri ou simplement pris un autre tournant...