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Des concepts pour le Liban Jean-Paul MOUBARAK

Où va le monde ? Bonne question ? Ou du moins où allons-nous ? Pas de président, un éventuel présidentiable. Nous plongeons en plein absurde. Ionesco aurait été fier de nous, fier de voir que l’histoire se répète même si nous ne sommes pas dans la Roumanie des années 1950 et que les acteurs ont changé. Il n’y a pas de quoi être fier. Du moins au niveau local, car on ne peut pas dire que la diplomatie internationale n’a pas fonctionné. D’ailleurs, c’est simple au Liban, il n’y a que l’international  qui marche. Le reste stagne, non qu’il n’y ait pas une volonté d’avancer, mais chacun conçoit le concept d’avancement à sa façon. Le concept est vu sous tellement d’angles qu’il en perd son sens véritable. Au temps des pharaons, il y avait les élus des dieux. On devrait remettre ce concept sur la table. Notez qu’il y en a déjà qui se croient de lignée divine. Mais cela est une autre affaire. Toute parole n’est pas nécessairement saine, aussi sensée que celui qui l’a prononcée paraisse. Il faut dire que l’entendement de nos chers concitoyens est bien loin de la civilisation. C’est désolant de le dire, quitte à être critiqué par mes pairs. Quant au concept pur de démocratie, il a été depuis longtemps annihilé par les hommes politiques. Il n’y a de démocratiques que leurs idées, qui deviennent les nôtres sans que l’on sache vraiment si leurs idées sont aussi grandes que leurs ambitions. Encore heureux que leurs ambitions se limitent à un poste ou à une vision du poste convoité. Il faut dire que c’est déjà beaucoup pour eux. Ils pensent trop. Malheureusement pas nous ! Un amendement constitutionnel ? Laissez-moi rire. Le texte a été tellement lu et relu qu’il n’en reste plus que des miettes. Toute sa valeur initiale a disparu. Pauvre Constitution ! Pauvre symbole de la République ! Pauvre symbole d’un État supposé unitaire ! Alors c’est simple, nous sommes tombés du principe d’unité nationale (pour le peu qu’il ait existé à un certain moment) à l’asocial pur et dur. Je refuse de voir, je refuse d’entendre. Par contre, dois-je refuser de vivre ? Non, là c’est trop demander au peuple. Vivre selon nos principes, évidemment. C’est tellement simple de vivre sain d’esprit. C’est si simple que plus personne n’arrive à le faire. La politique, quel art ! Un vrai art pour ceux qui savent le pratiquer. Non, je ne prétends pas qu’on ne sache pas le pratiquer. Loin de moi cette idée malsaine. Au contraire, au Liban, nous sommes passés maîtres dans l’art de faire de la politique à rebrousse-poil. Mais voyons, nous avons tous la solution à notre problème, encore faut-il le connaître, car imaginez-vous que le problème actuel ne consiste pas à voir qui va être élu président. D’ailleurs, c’est secondaire, vu qu’au Liban cela importe peu : celui qui viendra ne va pas opérer de changements drastiques, en deux temps, trois mouvements. Évidemment, le problème est plus profond, ancré profondément en nous, dans nos convictions. Pensez-vous que l’élection d’un président résoudrait un quelconque problème ? Cela n’aboutira qu’à créer de nouveaux troubles existentiels. Où va le monde ? Bonne question. Où allons-nous, sinon vers la catastrophe si on continue à porter des œillères ? Un président pour quelle république ? Celle de la désolation, des injures, du manque de perspicacité et de vision d’avenir. Que sont devenus nos espoirs ? Enterrés. Une dernière question avant de clôturer, simplement : Merci qui ? Article paru le jeudi 17 janvier 2008
Où va le monde ? Bonne question ? Ou du moins où allons-nous ? Pas de président, un éventuel présidentiable. Nous plongeons en plein absurde. Ionesco aurait été fier de nous, fier de voir que l’histoire se répète même si nous ne sommes pas dans la Roumanie des années 1950 et que les acteurs ont changé. Il n’y a pas de quoi être fier. Du moins au niveau local, car on...