Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITIONS - Au Centre Pompidou « Correspondances » de Victor Erice et Abbas Kiarostami

Les destins des deux cinéastes Victor Erice et Abbas Kiarostami les rapprochent : même date de naissance, juin 1940, et même confrontation à des systèmes politiques difficiles, l’Espagne franquiste pour Erice et l’Iran pour Kiarostami, ainsi que la même passion pour le cinéma. Refusant de se soumettre aux lois de l’industrie et du marché, les deux artistes revendiquent une indépendance, une liberté de ton et une morale artistique intransigeante. C’est cette parenté qui permet de faire dialoguer leur œuvre dans l’exposition-installation « Correspondances », que présente le Centre Pompidou et qui offre une confrontation inédite entre huit films courts que les deux cinéastes ont réalisés et échangés pour cet événement. Elle donne également l’occasion de projeter l’intégrale de leurs films et d’offrir à Victor Erice une carte blanche pour présenter une vingtaine de travaux liés à l’enfance et à l’origine de son œuvre. L’ouverture de cette manifestation pluridisciplinaire, à l’image du travail des deux artistes, sera marquée par deux autres événements : la présentation du spectacle conçu par Abbas Kiarostami, Looking at Tazieh, et un dialogue entre Abbas Kiarostami et Victor Erice, avec le public, autour de leurs derniers films. Méthodes de travail Victor Erice et Abbas Kiarostami ont tous deux la conviction que leur cinéma est indissociable de l’enfance, dont ils ont fait une origine et un sujet. Ils ont en commun une « politique de la lenteur » et développent un art de l’observation minutieuse qui prend le temps pour matière première. Ils travaillent également aux frontières du cinéma, recourant à l’installation vidéo, à la photographie et à la peinture. Au-delà de leurs thèmes et motifs de prédilection communs, tels que l’enfance, les paysages, les routes et les chemins, les arbres ou le silence, l’exposition se fonde sur un échange de « lettres vidéo », filmées en caméra « digital vidéo ». Ces « lettres vidéo » constituant le cœur de l’exposition, la correspondance est un échange poétique où chacun met en scène l’œuvre de l’autre. Parallèlement à cette correspondance/vidéo des deux cinéastes, le public peut découvrir dans l’exposition la mise en espace par Victor Erice de tableaux du peintre espagnol contemporain Antonio Garcia López et un bel ensemble des installations et photographies de Abbas Kiarostami, dont certaines inédites en France. Dans une obscurité propice à la méditation, le parcours de l’exposition dessine un cercle, avec en son centre La forêt sans feuilles, une installation de Abbas Kiarostami formée de fûts verticaux recouverts d’écorce d’arbre, véritable forêt, virtuelle et réelle à la fois. L’espace symétrique et réversible permet au visiteur d’amorcer son parcours soit par Erice, soit par Kiarostami. Dans les deux cas, il découvrira tout d’abord deux films conçus par Alain Bergala pour comparer et dégager les traits communs des deux filmographies.
Les destins des deux cinéastes Victor Erice et Abbas Kiarostami les rapprochent : même date de naissance, juin 1940, et même confrontation à des systèmes politiques difficiles, l’Espagne franquiste pour Erice et l’Iran pour Kiarostami, ainsi que la même passion pour le cinéma. Refusant de se soumettre aux lois de l’industrie et du marché, les deux artistes revendiquent...