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La fève s’expose dans tous ses états au Musée de Blain (Loire-Atlantique)

De la graine à la figurine en porcelaine, la fève des rois a traversé les siècles et son histoire se perd dans l’Antiquité, un voyage dans le passé raconté au Musée de Blain, le seul du genre en France, qui possède plus de 20 000 fèves différentes. Dans la petite salle du Musée de Blain, bien connu des « fabophiles », près de 3 000 fèves de la riche collection de plus de 20 000 pièces sont exposées : fèves industrielles Babar ou Bécassine, fèves de luxe commandées par Fauchon ou encore Lenôtre, fèves artisanales jeux de carte, fèves en argent ou plaqué or. Mais « la fève des rois, c’est d’abord ça », lance le créateur du musée, Jean Doucet, en désignant un verre rempli de graines de fèves séchées. Une graine à laquelle, dès l’Antiquité, les Égyptiens, les Grecs puis les Romains ont donné des propriétés particulières : symbole de fécondité, lien entre les morts et les vivants, ou moyen d’exprimer un vote en assemblée. C’est au Moyen Âge qu’est apparue la tradition de la fève cachée dans un gâteau à l’occasion de la « fête des rois », l’une des diverses fêtes mi-religieuses et mi-païennes suivant le solstice d’hiver, et qui sera rapidement associé à l’Épiphanie. La tradition manque de disparaître avec la Révolution française, mais sera sauvée par l’attachement des artisans boulangers à ce qui était déjà à l’époque, selon les spécialistes, une poule aux œufs d’or pour la profession : le gâteau des rois est temporairement baptisé « gâteau de la liberté » ou « gâteau de l’égalité », dans lequel on trouve une « fève sans-culotte ». Un boulanger parisien va révolutionner la fève dans les années 1870 en abandonnant la graine et en commandant de petits personnages en porcelaine aux Allemands, les spécialistes européens du genre. À partir de 1914, guerre oblige, les artisans de Limoges prennent le relais en copiant les modèles allemands : des petits baigneurs, des rois, des reines, soit en tout quelque 200 à 300 sujets différents. La Seconde Guerre mondiale verra émerger la carrière de la fève en plastique, avec plus ou moins de réussite. « Au début, ce n’était pas au point, certaines fèves fondaient dans les gâteaux », raconte M. Doucet. Après la guerre, les premières fèves personnalisées apparaissent et la fève prend de la couleur. Depuis, l’imagination des fabricants n’a cessé de créer de nouvelles fantaisies : joueurs de football, personnages de films, bouteilles de parfum et même des fèves érotiques que le musée, pudique, a préféré ne pas exposer. En France, quelques rares artisans fabriquent encore des fèves aujourd’hui et seuls quatre industriels français, dont le musée possède l’intégralité des collections, tentent de résister à l’invasion des produits asiatiques. Chaque année, des milliers de nouvelles fèves débarquent dans les galettes, note M. Doucet. Avec des créations plus ou moins de bon goût, comme cette collection créée pour le bicentenaire de la Révolution française qui comportait une tête de Louis XVI coupée. Christian GAUVRY (AFP)
De la graine à la figurine en porcelaine, la fève des rois a traversé les siècles et son histoire se perd dans l’Antiquité, un voyage dans le passé raconté au Musée de Blain, le seul du genre en France, qui possède plus de 20 000 fèves différentes.
Dans la petite salle du Musée de Blain, bien connu des « fabophiles », près de 3 000 fèves de la riche collection de...