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Entre problèmes logistiques et stratégie délibérée des FARC ? La libération retardée des otages en Colombie alimente les spéculations

Difficultés logistiques ou stratégie délibérée : le retard pris dans la libération des trois otages de la guérilla des FARC se prête aux spéculations en Colombie. L’opération de récupération des otages dans la forêt colombienne a été maintes fois reportée depuis l’arrivée des premiers hélicoptères du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), immobilisés depuis vendredi à l’aéroport de Villavicencio, à 100 km au sud-est de Bogota. Le coordonnateur général de la mission, Ramon Rodriguez Chacin, auquel la guérilla doit fournir le lieu de rendez-vous pour la remise de ses prisonniers, a admis qu’il ne savait toujours pas « où est l’endroit ». Considéré comme le canal de communication entre la guérilla et Caracas, et désigné par le président vénézuélien Hugo Chavez, M. Chacin a souligné que la localisation du lieu de rendez-vous serait une tâche complexe. « Ne perdons pas de vue (...) que le jour où nous aurons les coordonnées en Colombie, il pourra s’agir d’un héliport, et quand nous arriverons sur place, pour raison de sécurité, ils en fixeront un second ou un troisième », a averti M. Chacin. « Peut-être dans le troisième aéroport, ils nous diront qu’il faut marcher pendant un kilomètre, ou 500 mètres. Ce sont des mesures de sécurité qui sont compréhensibles », a-t-il ajouté. Selon M. Chacin, les « coordonnées » pourraient aussi bien s’avérer être juste une adresse dans un village ou un hameau (...) et nécessiter des marches avec des haltes ou des traversées nocturnes. Le président vénézuélien avait aussi mis en garde la guérilla marxiste contre de possibles « opérations de harcèlement », à travers l’« appareil technologique » des États-Unis au-dessus de la forêt colombienne, évoquant des avions espions. Une hypothèse écartée par Bogota. À Paris, la Fédération internationale des comités Ingrid Betancourt (FICIB) s’est dit inquiète de l’éventualité d’une « intervention militaire pendant le processus de libération des otages ou après ». « Pour sa propre sécurité, la guérilla ne va pas remettre les coordonnées tant qu’elle ne sera pas sûre des sites pour la libération », a estimé pour sa part l’ancien conseiller colombien pour la paix Lazaro Viveros. Mais le retard de l’opération pourrait aussi correspondre à une stratégie déjà employée par les FARC. « Les organisations qui restent en confrontation avec l’État comme les FARC ou l’ELN (Armée de libération nationale, seconde guérilla du pays d’obédience guévariste) ont leur propre logique et gestion du temps », selon Ana Teresa Bernal, membre de la Commission nationale de réparation et réconciliation, qui s’occupe des victimes du conflit colombien. Un exemple récent est encore dans les mémoires. En septembre dernier, la guérilla avait attendu cinq jours pour remettre au Comité international de la Croix-Rouge les cadavres de onze otages, des députés provinciaux, tués dans des circonstances controversées, éprouvant les nerfs des familles. Barbara Hintermann, chef de la délégation du CICR en Colombie, a exhorté dimanche soir la guérilla à livrer cette fois « au plus tôt les coordonnées de l’endroit où se réalisera l’opération » pour la remise des trois otages. Le chef de la diplomatie vénézuélienne, Nicolas Maduro, est par ailleurs arrivé à Villavicencio, base logistique pour l’opération de récupération des otages en Colombie, a constaté un correspondant de l’AFP.
Difficultés logistiques ou stratégie délibérée : le retard pris dans la libération des trois otages de la guérilla des FARC se prête aux spéculations en Colombie.
L’opération de récupération des otages dans la forêt colombienne a été maintes fois reportée depuis l’arrivée des premiers hélicoptères du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), immobilisés...