Rechercher
Rechercher

Actualités

Le 31 décembre 1977, un faux curé fuit l’Afrique du Sud de l’apartheid

La nuit de la Saint-Sylvestre, fin 1977. Déguisé en curé, les cheveux teints en blond, le journaliste Donald Woods n’a pas l’humeur à la fête. Ce soir, il va tenter de fuir l’Afrique du Sud pour échapper au régime d’apartheid. « À cause du réveillon, la police avait baissé sa garde et tous vaquaient à d’autres occupations », se souvient Bruce Haigh, un diplomate australien, qui a participé à l’évasion de celui qui deviendra le personnage principal du film Cry Freedom de Richard Attenborough. Rédacteur en chef d’un quotidien libéral, Woods était devenu l’ami de Steve Biko, le fondateur du Mouvement de la conscience noire, au milieu des années 1970. Déjà surveillé de près par le régime ségrégationniste, sa vie a basculé à la mort de l’opposant en prison, le 12 septembre 1977. Woods parvint à obtenir des photographies du cadavre de son ami, qui « prouvent sans conteste » qu’il a été battu à mort. Il se lance dans la rédaction d’un livre et projette de se rendre à l’étranger pour exposer la cruauté du régime ségrégationniste. Placé en résidence surveillée, Woods fait l’objet d’intimidations et reçoit des menaces de mort. Un jour, sa fille de 5 ans manque de mourir en enfilant un T-shirt empoisonné. Haigh lui rend alors visite pour discuter d’une évasion. « Il a reconnu que c’était la chose à faire et a accepté que je l’aide à sortir d’Afrique du Sud. » Avec le passeport d’un ecclésiastique catholique irlandais, dont il a emprunté le style, Woods prend la route du petit royaume du Lesotho, enclavé en Afrique du Sud mais indépendant. À bord d’une voiture diplomatique, pour éviter un contrôle de la police sud-africaine qui n’hésitait pas à entrer chez son petit voisin, l’ambassadeur conduit Woods en sécurité. À son arrivée en Europe, le journaliste déclare à ses confrères : « Je n’étais plus capable de m’opposer au gouvernement dans les limites de la loi. »
La nuit de la Saint-Sylvestre, fin 1977. Déguisé en curé, les cheveux teints en blond, le journaliste Donald Woods n’a pas l’humeur à la fête. Ce soir, il va tenter de fuir l’Afrique du Sud pour échapper au régime d’apartheid. « À cause du réveillon, la police avait baissé sa garde et tous vaquaient à d’autres occupations », se souvient Bruce Haigh, un diplomate...