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Actualités - CHRONOLOGIE

Bush salue la livraison russe et y voit une raison de plus de faire pression sur l’Iran Téhéran reçoit de l’uranium de Moscou et continue à en enrichir

La Russie a annoncé hier qu’elle avait commencé à livrer du combustible nucléaire à l’Iran pour la centrale de Bouchehr, « sous le contrôle » de l’AIEA, et réitéré l’appel à Téhéran à cesser tout enrichissement d’uranium, immédiatement rejeté. De son côté, réagissant à cette annonce, le président américain George W. Bush a signifié hier que le monde avait encore plus de raisons de faire pression sur l’Iran pour qu’il renonce à son attitude de défi. Les premiers conteneurs de combustibles, « préalablement scellés par des inspecteurs de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) », sont arrivés dimanche sur le site de Bouchehr dans le sud de l’Iran, a annoncé le constructeur russe de la centrale, Atomstroïexport, dans un communiqué. « Ils ont été placés dans un entrepôt spécial, sous garantie de l’AIEA, auquel un système international de “garde et de surveillance” est appliqué », a-t-il ajouté. Au total, 163 blocs principaux et 17 de réserve contenant de l’uranium U-235 enrichi à 3,62 % seront livrés « par étapes pendant deux mois ». Le combustible doit être livré six mois avant la mise en service de la centrale. « Tout le combustible livré se trouvera pendant toute la durée de sa présence sur le territoire iranien sous la garantie et le contrôle de l’AIEA », a insisté le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. « La partie iranienne a, en complément, présenté des garanties écrites que ce combustible serait utilisé exclusivement pour la centrale de Bouchehr », a-t-il ajouté. Une fois usagé, il « sera ramené en Russie pour y être retraité et stocké ». En contrepartie, Moscou a appelé l’Iran à « prouver le caractère pacifique de son programme nucléaire » et à « arrêter ses travaux d’enrichissement d’uranium », en notant que l’approvisionnement de Bouchehr en combustible était « assuré pour toute sa durée d’exploitation ». L’Iran a aussitôt répliqué qu’il poursuivrait son enrichissement d’uranium, contre la volonté de la communauté internationale, afin d’alimenter sa future centrale nucléaire de Darkhoyen (Sud). « Nous avons une centrale autochtone avec une capacité de 360 mégawatts à Darkhoyen qui est en construction, et cette centrale aura besoin de combustible », a déclaré le chef de l’organisation iranienne de l’énergie atomique Gholam Reza Aghazadeh. Pour Israël, cette annonce est la preuve que l’Iran entend se doter de l’arme nucléaire. « L’enrichissement d’uranium n’a pas d’autre explication que la volonté (de l’Iran) d’acquérir l’arme nucléaire », a affirmé le ministre des Affaires stratégiques, Avigdor Lieberman. Emboîtant le pas à Moscou, la Maison-Blanche a aussi martelé que la livraison d’uranium russe à l’Iran constituait une raison de plus pour que Téhéran suspende ses activités nucléaires les plus sensibles. Si les Russes fournissent aux Iraniens l’uranium pour faire tourner leurs centrales civiles – « une idée que je soutiens –, les Iraniens n’ont pas besoin d’apprendre à enrichir » l’uranium eux-mêmes, a déclaré M. Bush à Fredericksburg, près de Washington. « L’Iran est une menace pour la paix, et l’Iran sera une menace pour la paix si nous n’arrêtons pas » ses activités d’enrichissement, a-t-il dit. Malgré un rapport du Renseignement américain faisant état d’une suspension du programme nucléaire militaire iranien en 2003, les Occidentaux veulent continuer à exercer une pression sur Téhéran pour l’amener à suspendre l’enrichissement d’uranium, susceptible, selon eux, de conduire à la fabrication d’armes nucléaires. La Russie insiste pour sa part sur le fait qu’il n’y a pas de composante militaire dans ce programme et s’oppose, tout comme la Chine, à de nouvelles sanctions contre Téhéran au Conseil de sécurité de l’ONU. Dans ce contexte, les États-Unis ont annoncé qu’ils consulteraient aujourd’hui les cinq autres grandes puissances sur leur projet commun de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU en vue d’imposer des sanctions plus sévères à l’Iran pour son programme nucléaire controversé.
La Russie a annoncé hier qu’elle avait commencé à livrer du combustible nucléaire à l’Iran pour la centrale de Bouchehr, « sous le contrôle » de l’AIEA, et réitéré l’appel à Téhéran à cesser tout enrichissement d’uranium, immédiatement rejeté. De son côté, réagissant à cette annonce, le président américain George W. Bush a signifié hier que le monde avait...