Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Athlétisme - Le CIO a retiré en début de semaine les médailles de Sydney de l’Américaine La chute de Marion Jones

Plus grande athlète de l’histoire pour certains, l’Américaine Marion Jones a connu une lente disgrâce, déchaînant les rumeurs et concentrant les soupçons, avant d’avouer, en octobre 2007, avoir été dopée lors des JO de Sydney, sommet de sa carrière où elle avait conquis cinq médailles. « C’est avec une grande honte que (...) je vous dis que j’ai trahi votre confiance. Je quitte l’athlétisme que j’ai adoré profondément. » Ces mots, sur l’image d’une jeune femme en pleurs, à la sortie d’un tribunal de la banlieue de New York, resteront, au-delà de l’année 2007, un moment pathétique dans l’histoire du sport.rt. Adulée aux États-Unis, malgré le peu d’intérêt accordé à l’athlétisme par le grand public, Marion Jones y a, par ses aveux, provoqué une désillusion à la hauteur de ses succès passés. Révélée en 1997, lors des Mondiaux d’Athènes, impériale jusqu’en 2001 avec notamment ce record – pour une athlète féminine – de cinq médailles remportées lors des JO 2000, la souriante athlète originaire du Belize avait fait oublier aux Américains Florence Griffith-Joyner, une autre sprinteuse dont ils ne voulaient plus être fiers, auteur en 1988 d’un record du 100 m inhumain en 10 secondes 49/100, et toujours soupçonnée de dopage. « Jones est une imposture » Mais, là où les preuves manqueront sans doute toujours pour accuser « Flo-Jo », décédée brutalement en 1998 à 39 ans, elles existent désormais pour condamner Jones. « Marion Jones est une imposture », comme l’a écrit un journaliste américain au lendemain de ses révélations. Soupçonnée dès 2000, après le contrôle positif de son premier mari, le lanceur de poids CJ Hunter, Jones voit les rumeurs enfler en 2003, année blanche où elle devient la maman d’un petit Tim Jr, fils du détenteur du record du monde du 100 m de l’époque Tim Montgomery. À trois mois des JO d’Athènes, son nom et celui de Montgomery sont cités parmi une liste d’athlètes qui auraient reçu de la THG, stéroïde de synthèse fabriqué par le laboratoire Balco. Ses dénégations devant les agents fédéraux, malgré les accusations de Victor Conte, le patron de Balco, ne feront que retarder sa chute. Comme le troublant contrôle antidopage de 2006 dont l’échantillon A révèle la prise d’EPO (érythropoïétine) avant de se voir inexplicablement infirmer par la contre-expertise. Prudence Marion Jones aurait pu rester éternellement suspecte. Comme Griffith-Joyner. Mais l’histoire s’accélère à l’automne 2007. Le 5 octobre, au lendemain d’un article du Washington Post évoquant une lettre d’aveux de sa main, la sprinteuse de 31 ans, déférée devant un tribunal de New York, reconnaît s’être dopée à la THG entre septembre 2000, date des Jeux de Sydney, et en juillet 2001. Dans la foulée, elle annonce sa retraite et remet les cinq médailles de Sydney au Comité olympique américain. Judiciairement, Jones est sous la menace d’une peine de 10 ans de prison pour parjure et devra attendre le 11 janvier prochain pour être fixée sur son sort. Sportivement, la faillite est plus rapide. Fin novembre, la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) annule tous ses résultats postérieurs à septembre 2000. Trois semaines plus tard, le Comité international olympique (CIO) la destitue officiellement des titres remportés à Sydney sans pour autant redistribuer ses médailles. Car l’histoire enseigne la prudence : les bénéficiaires de la chute de Jones, à commencer par la Grecque Ekaterini Thanou – suspendue pour dopage en 2004 – qui deviendrait championne olympique 2000 du 100 m, ne présentent pas pour le CIO toutes les garanties de « propreté ».
Plus grande athlète de l’histoire pour certains, l’Américaine Marion Jones a connu une lente disgrâce, déchaînant les rumeurs et concentrant les soupçons, avant d’avouer, en octobre 2007, avoir été dopée lors des JO de Sydney, sommet de sa carrière où elle avait conquis cinq médailles. « C’est avec une grande honte que (...) je vous dis que j’ai trahi votre confiance. Je...