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Terrorisme Appels à la vigilance, à la fermeté et au dialogue dans l’Algérie en deuil

L’Algérie en deuil attendait hier d’enterrer ses morts, parmi lesquels un grand nombre d’écoliers, étudiants et lycéens, au lendemain de deux attentats à la voiture piégée qui ont relancé dans le pays des appels à la « vigilance », à la « fermeté », mais aussi au dialogue politique. Le bilan des victimes sera beaucoup plus lourd que les 31 morts, dont cinq étrangers, du dernier bilan officiel provisoire publié en fin de matinée. Le quotidien indépendant al-Watan annonçait déjà 72 morts en une, tandis qu’un bilan obtenu par l’AFP de sources hospitalières faisait état de 62 tués. Les deux attentats ont été revendiqués par el-Qaëda au Maghreb islamique (ex-GSPC), affiliée à la nébuleuse terroriste d’Oussama Ben Laden. Ils ont visé le Conseil constitutionnel à Ben Aknoun, sur les hauteurs d’Alger, et deux immeubles abritant les sièges du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), dans le quartier voisin de Hydra. Selon le Haut-Commissaire de l’ONU aux réfugiés, Antonio Guterres, il n’y a « aucun doute » que le siège du HCR était la cible de cette attaque, la plus grave contre des installations de l’ONU depuis un attentat contre le quartier général de l’ONU à Bagdad en août 2003 (22 morts et plus de 150 blessés). Selon le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, au moins 11 employés de l’ONU ont été tués dans l’attentat contre les locaux de l’ONU. Hier, des familles étaient encore à la recherche de proches disparus. Dans les immeubles PNUD-HCR, les secouristes, aidés de chiens, poursuivaient leurs recherches dans les décombres du bâtiment ravagé par le souffle de l’explosion. Sept rescapés enfouis depuis mardi matin sous un amoncellement de béton et de ferraille avaient été sauvés hier en fin de matinée. Le 7e rescapé, Sofiane, 40 ans, a été transféré en pleine nuit à l’hôpital militaire où il devait être amputé des deux jambes. Des proches ont passé la nuit aux abords des deux immeubles de l’ONU à Hydra, entourés par un impressionnant cordon de sécurité, dans l’attente de nouvelles. « L’État doit être ferme », affirmait hier al-Watan, ajoutant qu’il est « capital, malgré le désarroi, d’affirmer avec force qu’il ne faut pas céder aux terroristes ». « De tels attentats ont pu se produire parce que la prudence s’est relâchée quand il fallait redoubler de vigilance », estimait le journal indépendant L’Expression. « La vigilance citoyenne ne peut suffire, car il appartient à l’État de protéger ses nationaux », ajoutait-il. Interrogé par la radio française Europe 1, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a assuré que la recrudescence des attentats en Algérie ne risquait pas de mettre le pays en « situation de guerre civile ». Le cofondateur du Front islamique du salut (FIS) algérien, Ali Belhadj, a appelé, lui, à une « solution politique » à la crise algérienne, dans un entretien publié par le quotidien espagnol El Mundo. « Il faut s’asseoir autour d’une table et étudier les revendications des mouvements islamistes. Il n’y aura pas de paix sans solution politique. La répression ne servira qu’à compliquer les choses », déclare cet opposant algérien, en évitant de condamner les attentats de mardi.
L’Algérie en deuil attendait hier d’enterrer ses morts, parmi lesquels un grand nombre d’écoliers, étudiants et lycéens, au lendemain de deux attentats à la voiture piégée qui ont relancé dans le pays des appels à la « vigilance », à la « fermeté », mais aussi au dialogue politique.

Le bilan des victimes sera beaucoup plus lourd que les 31 morts, dont cinq étrangers, du...