Le contrôle de la province de Bassora transféré aux Irakiens le 16 décembre 28 morts et 151 blessés dans un triple attentat à Amara

Vingt-huit personnes ont été tuées et 151 blessées hier dans un triple attentat à la voiture piégée à Amara, dans le sud de l’Irak, au moment où Bagdad annonçait qu’elle reprendrait à l’armée britannique le contrôle de la province méridionale de Bassora le 16 décembre. Selon un officier de police, le lieutenant Ali Kadhim Hassan, une première explosion a eu lieu dans le centre-ville à 10h30, suivie de deux autres à quelques minutes d’intervalle. L’armée britannique, qui contrôlait jusqu’en avril 2007 la province de Missane dont Amara est la capitale, a déclaré qu’une des explosions avait touché un marché. Des centaines de personnes se sont précipitées dans les hôpitaux à la recherche de leurs proches, alors que les autorités ont imposé un couvre-feu de 24 heures et des mesures de sécurité, selon un correspondant de l’AFP. Amara, une ville de 350 000 habitants, et la province à majorité chiite ont été relativement épargnées par les violences confessionnelles qui ravagent le pays. La capitale régionale a toutefois été le théâtre en octobre 2006 d’affrontements violents entre la police et des milices chiites, notamment l’Armée du mahdi, du chef radical chiite Moqtada Sadr, qui avaient fait 24 morts et 150 blessés. Le retrait de l’armée britannique d’Amara, en août 2006, avait donné lieu à des scènes de pillage et de destructions de bâtiments. L’Armée du mahdi avait fêté le départ des Britanniques comme une victoire, affirmant qu’elle avait libéré la ville de l’occupant. L’attentat a eu lieu alors que le Premier ministre Nouri al-Maliki a affirmé que l’Irak progressait « pas à pas » vers la sécurisation totale du pays. Mais le triple attentat hier n’est que le dernier d’une série après les menaces de la branche irakienne d’el-Qaëda, qui a annoncé le 4 décembre une nouvelle campagne contre les forces gouvernementales et les milices sunnites ralliées à l’armée américaine. L’armée américaine et les autorités irakiennes affirment pourtant depuis la fin de l’été que la sécurité s’est considérablement améliorée en Irak. Par ailleurs, l’armée britannique doit ainsi transférer dans quatre jours la province de Bassora, la dernière encore dans son giron sur les quatre qu’elle contrôlait depuis 2003, aux autorités irakiennes. « Le transfert de Bassora aura lieu le 16 décembre », a déclaré le porte-parole du gouvernement Ali al-Dabbagh, les forces irakiennes étant « à un bon niveau » et l’Irak à même d’assurer « la sécurité dans la province ». La Grande-Bretagne, qui a confirmé cette date, déploie un contingent de 5 500 hommes dans le sud de l’Irak et veut diviser ce nombre par au moins deux début 2008.