Soudan - La question de la zone pétrolière d’Abiye pas encore résolue Fin de la crise politique entre Nordistes et Sudistes

Des responsables nordiste et sudiste au Soudan ont confirmé hier avoir résolu leurs différends, à l’exception du statut de la zone pétrolière d’Abiye, et annoncé un retour imminent des ministres sudistes dans le gouvernement central, qu’ils ont boycotté pendant deux mois. «C’est une grande réalisation », a déclaré lors d’une conférence de presse un dirigeant du Parti du congrès national, la formation nordiste du président Omar el-Bachir, à propos de l’accord intervenu dans la nuit de mardi à mercredi. Mais selon ce responsable, Dirdiri Mohammad Ahmad, la question d’Abiye, zone pétrolière revendiquée par le Nord et le Sud, n’a pas été résolue et a été confiée à M. Bachir et au premier vice-président et leader sudiste Salva Kiir. « C’est une question compliquée dont la résolution nécessite beaucoup d’efforts. Nous espérons qu’elle sera résolue d’ici au 31 décembre par les deux membres de la présidence, ou du moins qu’il y aura un accord sur la manière de la résoudre », a-t-il ajouté. Yasser Armane, dirigeant sudiste du Mouvement de libération du Soudan (SPLM), a estimé quant à lui que l’accord sur une accélération, selon un calendrier précis, de l’application de l’accord de paix globale (CPA) de 2005 « donne aux deux parties et pour la première fois les moyens de le faire ». Selon lui, les deux parties sont convenues de réunir un congrès de réconciliation nationale, de renforcer la démocratie, de retirer leurs forces respectives du Nord et du Sud, de créer une force commune de protection des zones pétrolières, de financer les organismes chargés du recensement général et du développement du Sud. À propos du retour des ministres sudistes au gouvernement, il a précisé que la « question a été résolue politiquement et qu’il ne reste que des questions administratives et de procédures pour qu’ils reprennent leur travail ». Le SPLM avait suspendu sa participation au gouvernement pour protester contre ce qu’il considère comme des entraves des Nordistes à l’application du CPA, qui avait mis fin à une guerre de 21 ans dans le Sud ayant fait au moins 1,5 million de morts.