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Derrière la bravade, Washington tente discrètement de réchauffer ses relations avec Téhéran et Damas L’Iran et la Syrie « contribuent » à la baisse des violences en Irak, constatent les États-Unis

Derrière les petites phrases va-t-en-guerre, les États-Unis tentent discrètement de réchauffer leurs relations avec l’Iran et la Syrie. Hier, signe de ce timide dégel, deux hauts responsables militaires américains ont délivré un satisfecit à Téhéran et Damas pour leur contribution à faire baisser la violence en Irak. Le général James Dubik, un des chefs du commandement américain en Irak, a estimé hier matin qu’en ralentissant ses fournitures d’armes aux rebelles irakiens, l’Iran contribue à la réduction des violences. « Nous sommes reconnaissants de l’engagement de l’Iran à réduire ses approvisionnements en armes, munitions et entraînements (des rebelles) en Irak », a déclaré le général Dubik, qui est chargé de la formation et de l’entraînement des forces de sécurité irakiennes. Cela a eu pour conséquence « de contribuer à la réduction de la violence », a-t-il jugé. « Le pourcentage de cette réduction doit encore être évalué, et nous espérons qu’avec le temps cet engagement aura toujours effet », a-t-il en outre souligné. Selon Washington et Bagdad, Téhéran s’est engagé en août, auprès du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, à cesser de fournir des armes de fabrication iranienne aux rebelles irakiens, en particulier aux milices chiites. Responsables américains et irakiens ont depuis lors déclaré avoir constaté un net ralentissement du flot d’armes iraniennes entrant en Irak. L’armée US accuse l’Iran de soutenir les formations extrémistes chiites dans leurs attaques contre ses soldats dans le pays. Téhéran assure de son côté que la présence militaire américaine dans le pays est à l’origine de la violence. Des entrevues entre officiels américains et irakiens ont eu lieu au cours des derniers mois, mais elles n’ont pour l’instant abouti qu’à des échanges d’accusations. Signe de la décrispation, l’Iran a annoncé mardi avoir donné son accord pour une quatrième session de discussions sur la sécurité en Irak avec les États-Unis, après avoir reçu une offre en ce sens de Washington. Le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, qui a fait cette annonce, n’a pas dit quand auraient lieu ces entretiens, indiquant simplement que la date serait annoncée « bientôt ». Le porte-parole du département d’État US, Sean McCormack, a confirmé l’imminence de ces entretiens, sans préciser de date lui non plus. Autre signe du dégel des relations, l’armée US a libéré le 9 novembre neuf Iraniens détenus en Irak. Et un haut responsable chiite irakien, Abdel Aziz al-Hakim, a affirmé avoir reçu des « assurances » de la part de l’ambassadeur des États-Unis à Bagdad, Ryan Crocker, sur la libération prochaine d’autres détenus iraniens. Le département d’État US a aussi discrètement rangé au placard un programme contesté d’aide financière aux opposants iraniens. Hier soir, le général David Petraeus, plus haut gradé américain en Irak, a affirmé que l’infiltration dans ce pays de combattants étrangers à la solde d’el-Qaëda a fortement diminué, notamment grâce à l’intervention déterminante de la Syrie. « Nous pensons qu’il y a eu une réduction d’un tiers » des combattants étrangers entrant en Irak, souvent responsables des attentats-suicide commis dans le pays, estime-t-il dans les colonnes du Wall Street Journal. « Il n’existe pas une seule explication (...), mais il semble que la Syrie mène une action plus robuste contre certains réseaux de combattants étrangers », souligne-t-il dans cette interview. Au cours des derniers mois, Washington avait fréquemment accusé Damas de ne pas faire suffisamment d’efforts pour empêcher l’entrée de combattants étrangers en Irak via la frontière syrienne. « Certains pays d’origine (de ces combattants) ont pris des mesures rendant plus difficile de voler vers Damas avec un aller simple, ou pour renforcer les contrôles aux points d’entrée du territoire irakien », constate-t-il également. Plus généralement, le réseau el-Qaëda s’est nettement affaibli en Irak, avec le ralliement de la population sunnite aux efforts des troupes US pour chasser les terroristes. « La branche irakienne d’el-Qaëda représente une menace qui a diminué depuis six à huit mois (...) et de manière significative (...), mais la menace est toujours là et requiert encore toute notre attention », conclut le général Petraeus. D’autre part, les forces de sécurité irakiennes ont arrêté 81 personnes durant l’opération de trois jours menée à Diwaniyah contre le mouvement radical chiite de Moqtada Sadr. Un couvre-feu a été imposé à la ville. À Ramadi, au moins quatre personnes ont été tuées et six blessées dans un attentat-suicide. À Bagdad, un soldat US et un interprète irakien ont été tués dans l’explosion d’un engin piégé. Enfin, deux soldats britanniques ont trouvé la mort lorsque leur hélicoptère s’est écrasé dans les environs de Bagdad. Le ministère britannique de la Défense a déclaré qu’il « est encore trop tôt pour formuler des hypothèses sur les raisons de l’accident ».
Derrière les petites phrases va-t-en-guerre, les États-Unis tentent discrètement de réchauffer leurs relations avec l’Iran et la Syrie. Hier, signe de ce timide dégel, deux hauts responsables militaires américains ont délivré un satisfecit à Téhéran et Damas pour leur contribution à faire baisser la violence en Irak.


Le général James Dubik, un des chefs du commandement...