Tennis - L’autre demi-finale du Masters opposera Roddick à Ferrer Federer-Nadal, réédition d’un classique

Comme l’année dernière, Roger Federer retrouvera Rafael Nadal en demi-finales du Masters de Shanghai après sa victoire (6-4, 6-2) hier sur Andy Roddick qui, lui, défiera David Ferrer. Ce sera la quatorzième fois aujourd’hui que le monarque suisse rencontrera son dauphin espagnol, une occasion supplémentaire pour essayer de rééquilibrer un bilan pour l’instant défavorable (5-8). L’année dernière ils s’étaient affrontés au même stade de la compétition à Shanghai pour ce qui reste leur dernière rencontre en salle et sur dur. Dans un des plus beaux matches de la saison, Federer s’était imposé 6-4, 7-5 avant d’aller cueillir le lendemain son troisième titre au Masters. Cette fois aussi il sera le favori. À cause d’abord de la surface et d’un état de fatigue moins prononcé que du côté de Nadal. « Si je joue à mon meilleur niveau, d’accord, mais ce sera surtout une question de forme du jour », a temporisé le n° 1 mondial. À cet égard, Federer semble pourtant sur la bonne voie après sa défaite en ouverture face à Fernando Gonzalez, battu (6-4, 6-3) vendredi par Nikolay Davydenko, mais de toute façon éliminé en cas de victoire du Suisse. Qui d’autre que Roddick aurait été mieux indiqué pour remettre en selle le n° 1 mondial ? Personne de toute évidence, tant l’Américain semble se heurter à un mur lorsqu’il voit le Suisse en face contre qui il est désormais mené 15-1. Roddick toujours aussi loin Quoi qu’il fasse, Roddick perd. La seule fois qu’il a vraiment menacé Federer ces dernières années a été au Masters 2006 où, en poules, il s’était procuré trois balles de match. Après cette défaite « encourageante », il y croyait plus que jamais. Avant la demi-finale de l’Open d’Australie en janvier, il s’était ainsi longtemps épanché sur le fossé qui était censé s’être rétréci. Mais le lendemain, il avait reçu la fessée de sa vie (6-4, 6-0, 6-2), avant de s’incliner une nouvelle fois à l’US Open, toujours en trois sets. Alors, lorsqu’on l’a interrogé mercredi pour savoir comment il allait préparer son face-à-face avec Federer, il avait répondu avec humour : « Avec beaucoup de prudence, voilà c’est tout, j’ai fini, c’était ma réponse, au revoir. » Hier il devait se dire qu’il avait bien fait de ne pas en rajouter car la défaite aura une nouvelle fois été sévère. Intouchable sur son service jusque-là, il s’est fait breaker trois fois. Quant à Federer, il a passé 82 % de ses premières balles... Federer un peu désolé « À chaque fois qu’on se rencontre, il a l’air au top de son jeu, ce qui est un peu énervant, a grincé Roddick. Faut voir ce que je peux changer. Ceux qui le battent, comme Nalbandian, sont des joueurs qui courent beaucoup, ce n’est malheureusement pas ma qualité première. » « Son jeu me convient à l’évidence très bien, a acquiescé Federer, mais ça ne veut pas dire qu’il ne va jamais me battre. Aujourd’hui, j’ai surtout été impressionné par ma propre performance. » Un peu de compassion pour Roddick quand-même ? « Oui, bien sûr, surtout qu’il a parfois l’air vraiment abattu. Ça m’arrive d’avoir envie de lui dire : “désolé pour ce passing”. En même temps, c’est ça le tennis et il le sait. Lorsqu’il m’a battu en 2002 et empêché de devenir n° 1 mondial, il n’était pas désolé pour moi non plus. » Si l’Américain a envie de réessayer, il sait ce qu’il lui reste à faire : battre aujourd’hui David Ferrer, le seul joueur encore invaincu du tournoi. « Je dois faire comme si j’avais gagné un quart de finale ce soir. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais c’est l’unique chose à faire, a commenté Roddick. Ferrer est sans doute le joueur qui a le plus progressé cette année. Il est monté sur roues ! J’aurai besoin de jouer un grand tennis pour le battre. »