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Actualités - CHRONOLOGIE

MP5-EXPOSITION - Travail collectif de sept artistes ce soir et jusqu’au mardi 20 novembre à la crypte de l’église Saint-Joseph de l’USJ Raëd Yassine : Beyrouth, ville périphérique ?

Des installations diverses, issues de plusieurs disciplines artistiques, se tiennent à la crypte de l’église Saint-Joseph de l’USJ. C’est d’après le thème de « Beyrouth, ville périphérique », choisi par le curateur Raëd Yassine, que ce projet (faisant partie de MP5) a pu être mis à exécution. Une exposition hétéroclite, mais sous un thème commun, qui se prolongera jusqu’au mardi 20 novembre. C’est à l’initiative de MP5 que six curateurs (ou équipes) de villes associées au projet ont été invités à proposer un programme lié à leurs villes respectives. Le festival a décidé de donner les fonds nécessaires à ces curateurs pour présenter leur travail. Ces projets mis en place impliquent de nombreux artistes issus de différentes disciplines. « J’ai donc été choisi à cette occasion pour la ville de Beyrouth », avoue Raëd Yassine. Cet artiste pluridisciplinaire, qui avoue avec regret que l’art dans le monde arabe ne naît que des initiatives privées et non gouvernementales, s’est trouvé ravi de cette manifestation de grande envergure. Avec l’appui de MP5 et un budget alloué au projet, il décide de réunir sept artistes sous un thème commun. Lui-même, inspiré d’une sous-culture libanaise (des ouvrages de série B narrant les aventures de treize diablotins dans des villes arabes), a voulu contribuer à ce travail collectif en réalisant une affiche. « Si j’ai choisi Hatem Imam, Reine Mahfouz, Roy Samaha, Ziad Halwani, Ali Cherri, Chawki Youssef et Vartan Avakian, c’est parce que je trouve qu’ils étaient actifs et sérieux durant ces deux dernières années et que leur travail s’appliquait à la définition de l’art contemporain. » Et de poursuivre : « Il s’agissait pour moi d’aborder, dans ce travail collectif, le sujet de la marginalisation de la ville. Au fil des années et suite aux guerres successives, j’ai constaté que Beyrouth était devenue une ville périphérique, en marge de la vie. Même l’homme rural installé dans la cité est parvenu, avec sa mentalité, à changer le visage de sa ville, sa configuration. La cité donc n’avance plus, mais recule. Elle n’est plus au centre de la vie, mais dans sa périphérie. » Un panel de travaux diversifiés Pour Raëd Yassine, le sens du mot « peripheric » est large. Il évoque l’incertitude et l’instabilité. « Ce n’est pas seulement être en marge de... mais sur le point de.... » ajoute-t-il. L’installation collective se devait donc d’illustrer et de mettre l’accent sur l’aspect hésitant du travail, voire le non-achevé. La discipline en elle-même est ambiguë et mélange plusieurs supports à la fois. Est-ce une vidéo ? De la photographie ? Les deux à la fois ? Le Jabal Naar de Hatem Imam ou la vidéo interactive de Chawki Youssef en sont la parfaite illustration, puisque l’un mêle le son à la sculpture et l’autre opère dans la matrice du travail. Chaque artiste était donc libre de traduire ce thème à sa manière. Ainsi, Vartan Avakian s’est proposé de travailler sur une machine de flipper pour représenter la fin des années 80 et le début des années 90, limite de la guerre. Quant à Ziad Halwani, chef cuisinier et artiste, il lui était demandé de mélanger ces deux arts, la cuisine libanaise étant un aspect culturel du pays. Roy Samaha, lui, présente son projet vidéo mêlant les étapes d’exécution à la finalisation. Yassine avoue à ce propos que l’artiste devait, à sa demande, évoquer même le thème de périphérie dans le support employé . « Un photographe ou un vidéaste ne travaille pas sur la photo ou sur le clip en soi, mais sur le médium et le support de l’œuvre », dit-il. C’est ce qu’ont fait Reine Mahfouz et Ali Cherri. Explorer sa ville et creuser dans ses interstices, s’interroger sur le secret de Beyrouth. Comment cette ville phare est-elle devenue périphérique ? Des réponses que ces artistes ont bien voulu donner dans ce travail « unclassified » (non classé). Une aventure comme celle des treize diablotins de Raëd Yassine. Colette KHALAF
Des installations diverses, issues de plusieurs disciplines artistiques, se tiennent à la crypte de l’église Saint-Joseph de l’USJ. C’est d’après le thème de « Beyrouth, ville périphérique », choisi par le curateur Raëd Yassine, que ce projet (faisant partie de MP5) a pu être mis à exécution. Une exposition hétéroclite, mais sous un thème commun, qui se prolongera...