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Actualités - CHRONOLOGIE

TECHNOLOGIE - L’idée se heurte comme d’habitude à la pauvreté du budget de fonctionnement L’informatisation des musées du Liban, un projet urgent sur le tapis

La faiblesse des moyens en ressources humaines est le principal problème des musées du Liban. Il est, par exemple, demandé à cinq personnes de gérer le musée national de Beyrouth, ses dépôts et tous les sites archéologiques du Liban. Dans le meilleur des cas, ils sont trois au musée de l’Université américaine de Beyrouth ; deux au musée de la Préhistoire de l’Université Saint-Joseph, et une seule personne au musée Sursock et au musée Robert Moawad. Or « ce qu’on demande aux responsables de ces établissements est énorme : étudier les objets, conserver les collections, entretenir celles qui sont entreposées dans les réserves, organiser des expositions, être le directeur des ressources humaines et le chef de la communication », confie à L’Orient-Le Jour M. Roch Payet. Envoyé en mission par l’ICOM (Conseil international des musées), l’expert s’est penché sur la situation actuelle des musées et a tenté, au cours d’un séminaire organisé par le bureau de l’Unesco à Beyrouth, de répondre à leurs besoins, dans le domaine de la gestion, de la conservation et de la sécurité des biens culturels. L’atelier de travail a permis aux professionnels des musées libanais de « prendre une distance critique par rapport à la gestion actuelle des collections et des réserves », et d’aborder les techniques et les applications les plus avancées dans le domaine de la conservation préventive, la préparation aux situations d’urgence en cas de sinistres et les méthodes de traitement des métaux archéologiques qui souffrent de pollution ou de l’air humide chargé de sel. Le « gros problème » étant aujourd’hui le budget de fonctionnement et par conséquent l’insuffisance des ressources humaines, le spécialiste a insisté particulièrement sur les moyens d’optimiser le travail en utilisant les techniques d’inventaire informatisé. « Nous introduisons la gestion des collections par des codes-barres au sein de bases de données d’application. Celles-ci rendront beaucoup plus sûre et plus simple la gestion de l’ensemble des collections, comme celles par exemple du musée national qui possède des centaines de milliers d’objets », explique l’expert. Il souligne que « le fait d’avoir des capacités de sortir des étiquettes en code-barres ou même en puces électroniques et de faire une lecture automatisée de l’ensemble facilitera le travail et assurera la sécurité de l’objet. Vous bougez trois mille objets d’un endroit à un autre pour des travaux de rénovation par exemple, ou d’un dépôt de fouilles vers une réserve, et vous n’avez plus qu’à lire tous ces objets, et la base de données se mettra à jour automatiquement. On pourra ainsi gérer les mouvements par des codes-barres ». Roch Payet indique que ce type de matériel n’est « pas coûteux » et que son gros avantage est qu’on peut l’imprimer soi-même. Quant aux lecteurs, « on n’en a pas pour plus de 3 000 euros d’investissement ». En bref, le système « facilite l’archivage des objets et optimise le travail puisqu’il vous permet d’aller dix fois plus vite. Donc vous récupérez cet investissement très rapidement ». Des puces électroniques Par ailleurs, le même principe permettra de déboucher plus tard sur le système des puces électroniques qu’on appelle RFID (identification par radiofréquence). Ces badges d’accès, qui peuvent êtres lus à distance, permettent d’identifier les objets et d’assurer leur sécurité puisqu’ils signaleront chaque objet déplacé. Mais encore, ajoute Roch Payet, le dispositif permet une interactivité entre les objets et le public, « puisqu’il a la capacité de compter les visiteurs qui sont dans le bâtiment, de les localiser en cas d’alerte et d’étudier leurs intérêts en révélant les zones les plus visitées ». Par ailleurs, l’inventaire et la localisation des objets, éventuellement leur signal par des puces en radiofréquence, aideront à la préparation d’une situation d’urgence. D’autres thèmes ont été également abordés : le suivi sanitaire, les études climatiques ; l’impact de l’évaluation des risques en matière de conservation préventive, mais aussi de prévention des sinistres et de préparation aux situations d’urgence. Les agents de dégradation, la vulnérabilité des biens culturels selon leurs matériaux constitutifs et leur environnement étaient également au programme. Pragmatique, M. Payet souligne que « l’important n’est pas de se fixer de grands objectifs qu’on n’atteindra jamais, mais de se donner une direction, de s’assurer qu’on a franchi au moins une marche et de déterminer la marche suivante à franchir ». Aussi ce séminaire sera-t-il suivi par d’autres sessions début 2008. May MAKAREM
La faiblesse des moyens en ressources humaines est le principal problème des musées du Liban. Il est, par exemple, demandé à cinq personnes de gérer le musée national de Beyrouth, ses dépôts et tous les sites archéologiques du Liban. Dans le meilleur des cas, ils sont trois au musée de l’Université américaine de Beyrouth ; deux au musée de la Préhistoire de l’Université...