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Le chef du CPL est retourné à Beyrouth en fin d’après-midi Entre Hariri et Aoun, une volonté commune de sauver le Liban sans interventions extérieures

PARIS, d’Élie MASBOUNGI Au deuxième jour des entretiens qui ont réuni à Paris le général Michel Aoun et M. Saad Hariri, il n’y a pas eu de réunion à proprement parler entre les leaders de la majorité et de l’opposition, mais une simple rencontre qui a permis aux deux hommes d’établir un bilan de ce que l’on peut maintenant qualifier d’« accord de la Toussaint ». Non qu’il s’agisse d’un « deal » – M. Hariri ayant lui-même hier soir nié l’existence d’une telle transaction, lors d’un entretien en soirée avec un groupe de journalistes –, mais d’une décision mûre et réfléchie d’éviter le pire et d’établir entre les diverses fractions libanaises un climat d’entente, en tenant compte uniquement de l’intérêt supérieur du pays et de son avenir. Outre le communiqué conjoint publié en début de journée par les services de presse du Courant du futur et du Courant patriotique libre (voir par ailleurs) qui souligne « l’ambiance empreinte d’un sens élevé de la responsabilité » et la volonté des deux parties de parvenir à une élection présidentielle dans les délais prévus et sans interventions extérieures, des propos tenus hier soir devant un nombre restreint de journalistes à l’hôtel Plaza Athénée ont permis de constater qu’une nouvelle page vient de s’ouvrir dans la recherche d’une solution à la crise libanaise. Répondant à diverses questions – dont une posée par L’Orient-Le Jour –, le leader 14 Marsiste a commencé par affirmer qu’après une interruption d’environ un an et demi, cette rencontre entre lui et le général Aoun avait été très utile et qu’elle avait permis de clarifier un certain nombre de malentendus et de problèmes accumulés pendant toute cette période. Il a ajouté qu’un véritable climat d’entente s’est instauré entre les deux principales fractions politiques libanaises grâce à cette réunion à Paris et que celle-ci n’aurait pu avoir lieu s’il n’y avait eu des rencontres précédentes, notamment celles qui s’étaient déroulées dans le cadre de la conférence de dialogue national et à d’autres occasions. M. Hariri a indiqué que ses alliés au sein du 14 Mars sont satisfaits des résultats de la réunion de Paris puisqu’elle permet de dépasser les intérêts des diverses fractions libanaises pour ne tenir compte que de l’intérêt supérieur du pays. « Le seul fait de tenir cette réunion prouve que nous mettons en avant l’intérêt national et qu’il ne s’agit plus maintenant de sauvegarder les intérêts du Courant du futur, du Hezbollah ou du CPL », a-t-il souligné. Il a ajouté que le dialogue initié à Paris se poursuivra, que le général Michel Aoun a sa place sur la scène politique libanaise et qu’il faut par conséquent maintenir le contact avec lui afin d’éviter l’impasse constitutionnelle. Dans la matinée, après la rencontre entre les députés Aoun et Hariri, le général Aoun avait quitté l’hôtel San Régis pour se rendre à Beyrouth. Le communiqué conjoint laissant entendre qu’il y aurait une quatrième réunion dans l’après-midi entre les deux hommes a donc servi de leurre, permettant au chef du CPL de partir sans faire de déclarations à la presse. Du fait du congé de la Toussaint, aucun commentaire n’a pu être obtenu du côté français, sinon que les responsables français restent vigilants et entendent rester aux côtés du Liban en ce moment crucial. Par ailleurs, il convient de signaler un entretien d’une heure entre M. Saad Hariri et M. Ghassan Tuéni, qui ont fait le point de la situation au terme de la réunion de Paris. Toujours en marge de cette réunion et dans le cadre des contacts entre les dirigeants des leaders de la majorité et de l’opposition, M. Hariri a reçu un appel téléphonique du président de la Chambre, Nabih Berry, qui a évoqué avec lui le souvenir de Rafic Hariri, dont c’était hier la date de naissance. Sur les entretiens de la Toussaint, on peut dire en tout cas qu’ils apportent plus qu’une lueur d’espoir, mais moins qu’une entente sur une solution que tout le monde attend. Le chemin est donc encore long et semé d’embûches : il faudra avant de le poursuivre que MM. Aoun et Hariri consultent longuement, mais rapidement, car le temps presse, partisans et alliés.
PARIS, d’Élie MASBOUNGI

Au deuxième jour des entretiens qui ont réuni à Paris le général Michel Aoun et M. Saad Hariri, il n’y a pas eu de réunion à proprement parler entre les leaders de la majorité et de l’opposition, mais une simple rencontre qui a permis aux deux hommes d’établir un bilan de ce que l’on peut maintenant qualifier d’« accord de la Toussaint ». Non...