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Alors que la rencontre Kouchner-Moallem est officiellement confirmée Paris met en garde contre le recours à une élection à la majorité absolue Paris, d’Élie MASBOUNGI

Le ministère français des Affaires étrangères a confirmé hier la prochaine rencontre à Istanbul entre le chef du Quai d’Orsay, Bernard Kouchner, et son homologue syrien, Walid Moallem, en indiquant que l’émissaire du ministre français à Damas, Jean-Claude Cousseran, a évoqué avec les responsables syriens qu’il a pu rencontrer la situation au Liban dans la perspective de l’élection présidentielle. Au cours du point de presse électronique d’hier, le porte-parole du Quai d’Orsay a réaffirmé la similitude des vues française et syrienne à l’égard de la situation au Liban telles qu’elles se sont reflétées au cours des entretiens franco-syriens, à savoir l’attachement des deux pays à l’indépendance et la souveraineté du Liban, et la nécessité de mettre tout en œuvre pour que le scrutin présidentiel se déroule dans les délais constitutionnels sur la base d’un vaste consensus entre les diverses fractions politiques libanaises. Il reste que des échos, des notes et des rapports parvenus à Paris durant et après les entretiens de M. Cousseran à Damas font état d’une grande inquiétude quant à l’évolution des tractations entre les principales forces politiques libanaises du fait que la majorité continue d’évoquer la possibilité d’une élection présidentielle à la majorité absolue tandis que l’opposition considère que tout scrutin dans ces conditions serait entaché d’illégalité. Face à ce raidissement constaté à Beyrouth et ressenti par M. Cousseran à Damas, l’émissaire français aurait conseillé (par téléphone et par l’entremise d’un interprète) au chef du gouvernement Fouad Siniora de trancher cette question dans le sens d’un compromis en exprimant son inquiétude de voir le pays glisser vers l’inconnu. Les cercles proches du Quai d’Orsay et des milieux parlementaires français qui suivent de près la situation au Liban ont souligné hier que les positions française et américaine au sujet de l’élection présidentielle libanaise divergent de plus en plus malgré les déclarations officielles affirmant le contraire. Ces milieux estiment que Washington continue d’encourager la majorité et le gouvernement libanais à élire un nouveau président avant le 24 de ce mois même à la majorité absolue, alors que Paris conseille de plus en plus fortement aux diverses parties libanaises de s’entendre le plus rapidement possible sur un président de consensus qui serait élu par une majorité parlementaire forte et représentative. Dans ce climat de vive inquiétude, la délégation française représentant le groupe d’amitié France-Syrie à l’Assemblée nationale prépare un voyage à Damas à la mi-novembre. Ce groupe d’amitié, qui doit se reconstituer au sein de la nouvelle Assemblée, a informé les autorités syriennes de son souhait d’effectuer ce voyage, mais il n’avait jusqu’à hier soir reçu aucune réponse de Damas. Les parlementaires qui feront partie du voyage ne cachent pas leur intention d’axer leurs entretiens sur la situation au Liban et d’insister pour que le régime syrien coopère réellement en vue du bon déroulement de l’élection présidentielle, et ce dans une sorte de soutien à la mission de M. Cousseran et de suivi de la rencontre à Istanbul entre MM. Kouchner et Moallem.
Le ministère français des Affaires étrangères a confirmé hier la prochaine rencontre à Istanbul entre le chef du Quai d’Orsay, Bernard Kouchner, et son homologue syrien, Walid Moallem, en indiquant que l’émissaire du ministre français à Damas, Jean-Claude Cousseran, a évoqué avec les responsables syriens qu’il a pu rencontrer la situation au Liban dans la perspective de...