Rechercher
Rechercher

Actualités

Le musée Tomi Ungerer ouvre ses portes à Strasbourg

Le musée Tomi Ungerer a ouvert ses portes à Strasbourg (est de la France), une consécration pour cet artiste de renommée internationale originaire d’Alsace, et le premier musée public en France dédié à un artiste de son vivant. « Le dessin, c’est l’avorton des muses et pourtant, dans la vie de tous les jours, c’est le dessin qui, de toutes les formes artistiques, joue le plus grand rôle. Mais pourquoi moi ? Je suis un peu embarrassé. Je suis là devant vous avec un trop-plein d’émotion », a dit Tomi Ungerer lors d’une conférence de presse. Installé dans une élégante villa de la fin du XIXe siècle de la capitale alsacienne, le musée présente au public sur 700 m2 l’itinéraire de la vie et de la production de l’artiste, icône alsacienne qui a passé de nombreuses années à l’étranger et qui est sans doute plus connu en Allemagne qu’en France. Le rez-de-chaussée présente les dessins et les livres pour enfants de l’artiste qui l’ont fait connaître en France, tandis que le 1er étage montre ses dessins satiriques et ses affiches publicitaires essentiellement produites aux États-Unis. Le sous-sol recèle une sélection de ses œuvres érotiques. Tomi Ungerer, 75 ans, qui arborait un tee-shirt barré de la mention « The People’s Republic of Alsace » (République populaire d’Alsace), a fait de l’humour l’un de ses principaux traits de caractère et revendique ses origines strasbourgeoises. « Quand on parlait de la France de l’intérieur, nous Alsaciens en étions le postérieur, tous les jours pénétrés par les suppositoires allemands », dit-il dans un grand éclat de rire. Avec l’ouverture de ce musée, « je suis devant une dette qui me dévore. Je ne sais pas comment j’en suis arrivé là. Ma dette de reconnaissance va à la ville de Strasbourg », poursuit Tomi Ungerer. Avant tout dessinateur satirique, Tomi Ungerer s’est fait connaître d’abord aux États-Unis par ses talents d’affichiste pendant son séjour à New York de 1957 à 1971. Il se distingue alors par la critique de la société américaine, la satire de la décadence de notre civilisation, son opposition au ségrégationnisme racial et son engagement contre la guerre. Son opposition à la guerre du Vietnam en 1967 transparaît dans ses affiches qui sont alors refusées par ses commanditaires américains. Son itinéraire politique évolue par la suite en une lutte contre toutes les formes de fascisme, avec une série d’illustrations sur la Shoah et le ghetto de Varsovie. La collection présente aussi les œuvres les plus récentes de l’artiste, y compris les dessins originaux de son dernier livre pour enfants Amis amies publié en 2007, qui traite du racisme. Le musée recèle au total plus de 8 000 dessins de Tomi Ungerer, ce qui permettra d’organiser des expositions tournantes pour accompagner la partie permanente. Tomi Ungerer n’a pas la moindre idée du nombre de dessins qu’il a pu réaliser au cours de sa vie. « Il y en a des boîtes et des boîtes. Il y en a assez et j’en ai assez. » Mais l’ouverture du musée ne signifie pas la fin de la carrière de Tomi Ungerer. « J’ai plein de projets. Je suis comme le pissenlit. Mes racines sont profondes en Alsace et, pour le reste, je sème à tous vents », dit-il avec un sourire espiègle. Au début de cette année, l’artiste, qui vit en Irlande, avait prévu d’ériger un bâtiment en forme de postérieur humain pour abriter des toilettes publiques dans la ville de Plochingen près de Stuttgart au sud-ouest de l’Allemagne, ce qui en aurait fait « le plus grand derrière du monde », fait-il remarquer. Mais des protestations véhémentes de la communauté musulmane, puis chrétienne l’ont obligé à revoir ses plans. Pierre-Antoine DONNET (AFP)
Le musée Tomi Ungerer a ouvert ses portes à Strasbourg (est de la France), une consécration pour cet artiste de renommée internationale originaire d’Alsace, et le premier musée public en France dédié à un artiste de son vivant.
« Le dessin, c’est l’avorton des muses et pourtant, dans la vie de tous les jours, c’est le dessin qui, de toutes les formes artistiques, joue le plus...