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Actualités - OPINIONS

Les réactions à l’émission de France 2 « Liban, pays des esclaves »

Voyez plutôt la guerre… J’hallucine, franchement j’hallucine. Évidemment, je salue le combat de Mme Torrès contre l’esclavage moderne et sa réponse est tout à son honneur. Mais franchement, dans ce point sur la carte du monde qu’est le Liban, et qui risque d’être balayé par une potentielle guerre sans merci qui bouffera le peu d’oxygène qui nous reste, on a d’autres chats à fouetter que vos histoires. Je le dis aux deux parties à ce débat : allez exploser vos ardeurs militantes plus discrètement, c’est finalement ceux qui parlent le plus qui font le moins, comme dirait l’autre. Alors, au lieu de collectionner des coupures de journaux, allez plutôt vous battre sur le terrain et changez les lois. Arrêtez de hurler sur les toits et laissez-nous en paix (ce qu’il nous en reste). Sincèrement, Mme Torrès, ce n’est pas le moment. Votre reportage n’a réveillé que quelques rombières, le reste du Liban s’en fout royalement ! Voyez plutôt la guerre et la destruction de tout un pays, c’est autrement plus intéressant, vous en conviendrez, non ? Nadim CHAKHTOURA Choquées Nous avons été très choqués, mes deux filles, mon fils et moi, de voir ce genre de reportage insultant, alors que nous passons tous les étés au Liban et voyons le contraire de ce qui a été montré. Pour une fois que vous parliez d’autre chose que de la violence au Liban et, pour une fois, vous auriez pu montrer un plus beau côté de notre cher pays, que nos amis français ne voient jamais à la télévision. Merci de ne voir que le côté le plus moche. Nicole FÉGHALI JREIJI Permettez, Mme Torrès ! Si votre premier article m’a indignée, le second (paru dans L’Orient-Le Jour du 23 octobre 2007) m’a carrément sidérée. Vous prétendez avoir passé vingt jours au Liban pour témoigner des doléances de pauvres étrangères maltraitées par de barbares Libanais. Soit ! Comme vous avez eu l’obligeance de le reconnaître, ce genre d’abus est également bien connu de la France et le sujet est encore beaucoup plus actuel que vous ne feignez le croire. Simple rectification. Quand bien même certaines éventualités me taraudent : au gré de vos rencontres au Liban, n’avez-vous jamais croisé, surtout les week-ends, des milliers d’employées de maison arpentant les rues de la capitale super bien lookées, coiffées, manucurées ; toutes guillerettes et nullement malheureuses ? Ne vous a-t-on pas chuchoté, au gré de vos rencontres, que bon nombre de ces jeunes femmes venues – en grande partie – s’occuper de personnes âgées ou malades, tenaient ces dernières entièrement sous leur coupe, les terrorisant, menaçant de les quitter si leur salaire et d’autres à-côtés ne les satisfaisaient pas ? Savez-vous que ces employées de maison reçoivent de larges « extras » de la part des familles afin de veiller correctement aux besoins des personnes âgées ? Ne vous a-t-on pas signalé que des milliers de Libanais ont largement aidé moralement et pécuniairement leurs employées de maison dont les familles ont été victimes du tsunami ? Qu’aucun passeport ne fut « confisqué » en juillet 2006 (alors qu’Israël avait carrément massacré notre pays) quand ces jeunes femmes, terrorisées par la guerre, demandèrent à rentrer chez elles ? N’avez-vous rencontré aucune employée de maison ayant vécu au Liban, dans le même foyer, souvent bien au-delà d’une dizaine d’années ? Vingt jours dans notre pays, c’est un peu long, n’est-ce pas Mme Torrès ? Assez quand même pour constater de visu à quel point ce peuple « barbare » que nous sommes était otage dans son propre pays ! À quel point il avait du mal à vivre et survivre au quotidien, au péril de sa vie et de sa santé tant physique que morale. À quel point ce peuple était un battant ; orgueilleux, énergique, fier et généreux. Voilà matière à faire un excellent papier en tant que journaliste. Malheureusement, il pourrait ne pas être aussi payant en tant que scoop, n’est-ce pas ? De grâce donc, Mme Torrès, reprenez-vous à deux fois avant de nous causer tout ce tort et, si possible, n’ayez crainte des « fléaux » qui pourraient « entacher sérieusement notre image !... » En tant qu’« otages », nous ne nous permettrons pas d’en dire plus. Nous laisserons à d’autres les moyens de vous éclairer sur ce point, si, évidemment, le contexte vous intéresse !... May SALHA Objectif atteint Une grande chaîne comme France 2 qui ne cherche pas à vérifier les éléments d’« information » contenus dans ce reportage avant de le présenter... Et si tout le monde se lançait dans la fabrication de programmes comme celui-ci, il y a, je vous le jure, qui feraient fortune. L’objectif de Mme Dominique Torrès est atteint. Mais quel objectif, on se demande… Épargnez-nous donc ces scénarios sur le malheur de ces personnes qui-ont-dû-s’expatrier-pour-échapper-à-la-vie-de-misère-dans-leur-pays. Et qui, une fois au Liban, se rendent compte de l’essentiel de leur mission : s’intégrer sans scandale dans les familles d’accueil ou bien déserter pour s’enrichir à leur façon. Les employeurs devront se plier à leurs exigences, ou bien risquer d’être jugés comme vous l’avez fait. Et ça parle de conviction en plus... Antoine SAADÉ NDLR Dans le nombreux courrier que nous recevons quotidiennement, certaines lettres comportent des passages qui seraient difficilement publiables. Pour cette raison, et aussi afin de faire paraître le plus grand nombre possible de lettres, le journal se réserve le droit de n’en reproduire que les parties les plus significatives et d’en rectifier certains termes désobligeants. En outre, chaque missive doit comporter la signature (nom et prénom) de son auteur. Les lecteurs, nous en sommes certains, le comprendront, ce dont nous les remercions par avance. Article paru le lundi 29 octobre 2007
Voyez plutôt la guerre…

J’hallucine, franchement j’hallucine.
Évidemment, je salue le combat de Mme Torrès contre l’esclavage moderne et sa réponse est tout à son honneur. Mais franchement, dans ce point sur la carte du monde qu’est le Liban, et qui risque d’être balayé par une potentielle guerre sans merci qui bouffera le peu d’oxygène qui nous reste, on a d’autres...