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Conférence à l’AUB d’Alvaro de Soto, ancien envoyé spécial des Nations unies « L’ONU n’a pas été assez impliquée dans le processus de paix au P-O » Rania MASSOUD

L’ancien envoyé spécial de l’ONU au Proche-Orient, Alvaro de Soto, a ouvert hier le cycle de conférences, organisé par l’American University of Beirut (AUB) pour l’année 2007-2008, en estimant que les protagonistes du conflit israélo-palestinien ont empêché l’ONU de jouer un rôle plus accru dans le processus de paix au Moyen-Orient. Dans son allocution, intitulée « Les leçons apprises après un quart de siècle de négociations de paix sur trois continents », l’ancien diplomate onusien explique qu’il existe deux facteurs importants pour la médiation de paix. Il s’agit de l’impartialité du médiateur et sa crédibilité auprès des parties du conflit. « Ces deux éléments de base sont absents du conflit israélo-palestinien », indique M. de Soto qui a mené les négociations de paix qui ont mis terme à dix années de guerre au Salvador dans les années 80. « Les Israéliens préfèrent négocier directement avec les Palestiniens pour le règlement du conflit, affirme-t-il. Et quand ils acceptent l’assistance d’un médiateur international, ils choisissent toujours celle des Américains pour des raisons bien connues. » Selon M. de Soto, les Palestiniens « savent très bien que les États-Unis ont un parti pris pour Israël ». « La raison pour laquelle ils acceptent cette médiation, c’est parce qu’ils pensent que s’il y a bien une tierce partie qui saura convaincre les Israéliens, ce sont bien les Américains », précise l’ancien coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient. « Dans le conflit israélo-palestinien, l’ONU n’a pas joué un rôle accru dans la médiation de paix comme ça a été le cas en Chypre, par exemple, ou au Salvador », poursuit-il. Selon M. de Soto, qui a souvent critiqué la soumission des Nations unies aux pressions américaines, l’ONU s’est contentée de jouer le rôle « d’observateur au Proche-Orient ». « L’un des cas rares où l’ONU s’est manifestement impliquée dans la région a été en 1948, avec la médiation de Ralph Bunche, qui a permis d’obtenir l’armistice en Palestine », rappelle M. Soto. Il tient toutefois à préciser que le rôle de l’ONU est en train de changer. L’organisation tente, selon lui, de retrouver sa place dans les négociations de paix dans la région, notamment à travers son implication dans la médiation du quartette pour le Proche-Orient. De Soto, qui a également été représentant spécial pour le Sahara occidental entre 2003 et 2005, affirme cependant que l’association de l’ONU au quartette implique de nombreuses contradictions. Selon lui, l’une des plus importantes caractéristiques des Nations unies est son « impartialité ». Mais, pour l’ancien envoyé spécial de l’ONU, cette caractéristique a été mise à l’épreuve depuis la victoire du Hamas dans les élections législatives dans les territoires palestiniens. « Traditionnellement, les médiateurs onusiens négocient avec toutes les parties concernées dans n’importe quel conflit, explique M. de Soto. Cependant, depuis le 11-Septembre, l’ONU s’est vu obligée, vu son rôle dans le quartette, de revoir sa politique au Proche-Orient, notamment avec le Hamas. » « Cette situation est très gênante pour les Nations unies qui ont été, depuis longtemps, très impliquées dans l’assistance humanitaire aux Palestiniens », avoue-t-il. Selon lui, le refus de négocier avec le Hamas a été une occasion manquée pour la résolution du conflit israélo-palestinien. « Lorsqu’on exclut un groupe des négociations de paix, impossible de parvenir à un accord durable, insiste M. de Soto. L’ONU devait engager le dialogue avec le Hamas afin de l’encourager à suivre la bonne voie, celle de la diplomatie. » Pour décrire la situation complexe du Proche-Orient, l’ancien diplomate onusien reprend cette citation de Winston Churchill : « Le problème est que la région est très riche en histoire, mais malheureusement bien pauvre en géographie... ». Selon lui, il est nécessaire de s’attaquer au passé afin d’établir une paix durable pour le futur.
L’ancien envoyé spécial de l’ONU au Proche-Orient, Alvaro de Soto, a ouvert hier le cycle de conférences, organisé par l’American University of Beirut (AUB) pour l’année 2007-2008, en estimant que les protagonistes du conflit israélo-palestinien ont empêché l’ONU de jouer un rôle plus accru dans le processus de paix au Moyen-Orient.
Dans son allocution, intitulée « Les...