Rechercher
Rechercher

Actualités

La semaine dernière dans « le Monde » et ce jeudi sur France 2 Des reportages malvenus sur « les bonnes à vendre » au Liban, « pays des esclaves » PARIS, d’Élie MASBOUNGI

« Bonnes à vendre au Liban, pays des esclaves ». Ce titre pour le moins malvenu, décliné en deux versions dans deux grands médias français, pourrait avoir des effets dévastateurs au moment où l’Europe, conduite par Bernard Kouchner, tente l’impossible pour éviter le pire au pays, au cœur d’une crise maintenue et exacerbée par le facteur étranger. Après un reportage intitulé « Bonnes à vendre » écrit par Dominique Torrès et publié dans le Monde du 11 octobre, l’auteure, également grande reporter à France 2, a réalisé un document intitulé « Liban, le pays des esclaves » qui sera diffusé jeudi sur France 2, dans le cadre de l’émission Envoyé spécial, voire la veille et l’avant-veille de l’arrivée à Beyrouth de la troïka diplomatique européenne, qui comprend, outre M. Kouchner, les chefs de la diplomatie italienne, Massimo D’Alema et espagnol, Miguel Angel Moratinos. Quelques passages de l’article paru dans les colonnes du grand quotidien parisien laissent deviner le contenu du documentaire télévisé. Mme Torrès, également fondatrice du « Comité contre l’esclavage moderne » et auteure d’Esclaves (éditions Phébus, 1996) y révèle l’existence de 380 agences de placement de personnel de maison ayant pignon sur rue à Beyrouth et disposant d’un « desk » d’accueil à l’aéroport. Elle explique que celles-ci « se versent entre dix et quinze fois le premier salaire de la domestique ». Le reportage contient d’autres éléments, chiffres et statistiques, ainsi que des témoignages de clients, travailleurs, sociaux, prêtres et avocats qui donnent des détails pour le moins choquants. De plus, la journaliste affirme que la presse locale a relaté « en quelques lignes seulement et dans l’indifférence totale » la plupart des cas de suicide d’employées de maison étrangères, soulignant qu’au cours des quatre dernières années 45 Philippines, 50 Sri Lankaises et 105 Éthiopiennes se sont donné la mort. Le documentaire de France 2 sera diffusé le soir du 18 octobre à une heure de grande écoute. Simple hasard du calendrier ou volonté délibérée de ternir juste à ce moment-là l’image d’un pays et d’un peuple lui-même dans une grande détresse. Il faut dire – et avoir le courage d’avouer – que le contenu de l’article et probablement les images programmées pour jeudi reflètent une certaine réalité même si elle ne renvoie pas une image précise et générale de la situation de l’ensemble des employées de maison au Liban. Il faudra enfin et surtout bien scruter cette émission et préparer éventuellement les mises au point et les réponses auxquelles les diverses parties concernées et visées auront droit.
« Bonnes à vendre au Liban, pays des esclaves ».
Ce titre pour le moins malvenu, décliné en deux versions dans deux grands médias français, pourrait avoir des effets dévastateurs au moment où l’Europe, conduite par Bernard Kouchner, tente l’impossible pour éviter le pire au pays, au cœur d’une crise maintenue et exacerbée par le facteur étranger.
Après un reportage intitulé...