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Actualités - CHRONOLOGIE

Hariri reçu à l’Élysée et au Quai d’Orsay avant de s’envoler pour l’Arabie saoudite Sarkozy insiste sur l’élection d’un « président de consensus dans les délais constitutionnels prévus » Paris, d’Élie MASBOUNGI

L’escale parisienne de Saad Hariri était entourée hier d’une discrétion inhabituelle, pour ne pas dire d’un mutisme rarement observé en pareille circonstance tant à l’Élysée, où le chef du Courant du futur a été reçu par le président Nicolas Sarkozy, qu’au Quai d’Orsay, où le ministre des Affaires étrangères et européennes, M. Bernard Kouchner, a partagé avec le député de Beyrouth un iftar qui a donné lieu à un échange de vues sur les derniers développements au Liban, et notamment sur le dossier de la présidentielle. L’absence de journalistes dans l’enceinte de l’Élysée et un simple « tour photo » au ministère des Affaires étrangères ont donné lieu à mille et une interprétations, allant d’usages protocolaires nouveaux en vigueur au palais présidentiel à une discrétion souhaitée par la partie libanaise, en passant par des divergences entre les positions du 14 Mars et Paris sur l’attitude à suivre dans la dernière ligne droite de la course présidentielle libanaise. Le communiqué diffusé en début de matinée sur l’audience de l’Élysée affirmait que « le chef de l’État redira à M. Hariri son souhait que l’ensemble des parties libanaises tirent profit du nouveau délai qu’elles se sont donné, jusqu’au 23 octobre, pour intensifier le dialogue », souhaitant plus loin dans le texte une élection « dans les délais prévus et conformément aux textes constitutionnels d’un président de large rassemblement ». Au terme de l’entretien, la présidence française a indiqué que M. Sarkozy a rappelé son espoir de voir les parlementaires libanais élire « en toute indépendance » le 23 octobre un « président de consensus dans les délais constitutionnels prévus ». Il a aussi insisté auprès de son interlocuteur sur ce « consensus nécessaire », estimant que l’élection présidentielle était « une chance historique à ne pas laisser passer ». Au Quai d’Orsay, les débats semblent avoir porté sur des points de détail, notamment la nécessité pour la majorité parlementaire libanaise d’arrondir les angles afin de parvenir à un climat consensuel minimal. Du fait des consignes de discrétion données tant du côté français que libanais (aucun des conseillers de M. Hariri n’a souhaité répondre au téléphone durant les deux derniers jours), il a été difficile d’obtenir des informations fiables sur les deux séances de pourparlers. Mais on apprend de source diplomatique bien informée que la concordance parfaite de vues constatée à Washington entre M. Hariri et l’Administration Bush détonnait avec les conseils de prudence que Paris aurait donnés au leader du 14 Mars, qui a pris l’avion pour l’Arabie saoduite au terme de ses entretiens à Paris. En tout état de cause, un accord semble avoir été convenu entre les parties française et libanaise pour que les informations sur cette journée franco-libanaise relèvent de la délégation libanaise, les Français ayant opté pour une discrétion jugée plus prudente en pareille circonstance. De plus, la diplomatie française préférerait se concentrer sur une bonne coordination avec les positions italienne et espagnole pour assurer de meilleures chances de réussite à la mission tripartite qui doit se concrétiser dans quelques jours lors de la visite prévue au Liban du chef de la diplomatie française et de ses homologues italien, Massimo D’Alema, et espagnol, Miguel Ángel Moratinos, dans une ultime tentative de contribuer à régler la crise libanaise ou tout au moins parvenir à une élection présidentielle dans les meilleures conditions. Dans un communiqué publié en soirée, le bureau de presse de M. Hariri a indiqué que les discussions à l’Élysée – qu’il a qualifiées de « positives » et de « pratiques » – ont essentiellement porté sur la procédure en cours pour accélérer la mise en place du tribunal international qui doit juger les assassins de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. M. Sarkozy a informé son hôte que la France a décidé de contribuer à hauteur de 6 millions de dollars au fonds créé par les États-Unis à cette fin. Toujours selon le communiqué, M. Sarkozy a réaffirmé le soutien de la France à l’État libanais et souligné sa disposition à réagir favorablement à la demande de M. Hariri, qui avait sollicité l’appui de la France à l’armée et aux Forces de sécurité intérieure à travers un programme déterminé.
L’escale parisienne de Saad Hariri était entourée hier d’une discrétion inhabituelle, pour ne pas dire d’un mutisme rarement observé en pareille circonstance tant à l’Élysée, où le chef du Courant du futur a été reçu par le président Nicolas Sarkozy, qu’au Quai d’Orsay, où le ministre des Affaires étrangères et européennes, M. Bernard Kouchner, a partagé avec le...