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Actualités - OPINION

Quorum et moitié plus un Suspense autour de deux questions en suspens

Le président Berry donne rendez-vous aux députés le 25 septembre. Cette convocation entraîne deux interrogations : – L’opposition, bloc de M. Berry compris, fera-t-elle acte de présence, pour que le quorum des deux tiers soit assuré ? – L’invitation du 25 coupe-t-elle la voie à une majorité qui attendrait les dix derniers jours du mandat en cours pour se réunir d’office ? À ce propos, l’article 73 de la Constitution édicte que « la réunion électorale aura lieu de plein droit, à défaut de convocation, le dixième jour avant le terme de la magistrature présidentielle ». Pour beaucoup, la majorité n’est pas autorisée à acter seule, tant qu’il y a convocation ou convocations successives de la part du président de la Chambre, même si elles restent sans effet. Quant à la première question, le quorum, il reste prématuré d’y répondre. Il faut encore, en effet, que les réactions majoritaires à l’initiative du président Berry se décantent complètement. Si elles sont positives, si l’on parvient à une entente sur la succession, le quorum des deux tiers sera sûrement assuré le 25. Si, par contre, les pourparlers de sélection devaient échouer, il serait possible que le quorum fasse défaut dans l’hémicycle même. Les députés pourraient se présenter en bloc place de l’Étoile, pour ne pas se voir reprocher de s’être absentés afin de torpiller la présidentielle. En d’autres termes, ils montreraient de la sorte que s’ils ne sont pas prêts à participer au vote le 25, ils restent favorables à la tenue de l’élection en elle-même, tenue qui serait simplement reportée. La majorité devra décider, lors de ses toutes prochaines assises, si elle va se présenter à la séance du 25 ou y dépêcher seulement quelques éléments. Elle se fixera, en principe, en fonction de la position de la minorité et des négociations sur un président de consensus. L’opposition n’a pas non plus tranché encore quant à l’utilisation de ses effectifs. On ne sait pas si elle va faire acte de présence de manière suffisamment limitée pour que le quorum des deux tiers fasse défaut. Ou si elle va descendre massivement place de l’Étoile mais sans pénétrer dans l’hémicycle, pour provoquer un report de la séance. Un délai qui serait mis à profit pour reprendre les pourparlers sur un président d’entente, ou sur une liste de postulants plausibles. Méfiance Pour l’heure, le climat reste empreint de méfiance. Des députés suspicieux de la majorité soutiennent que si l’opposition était bien intentionnée, elle ne continuerait pas à taire les noms de ses candidats, face à ceux du 14 Mars. Dans le même sens, ces parlementaires relèvent que le maintien de la menace opposante de torpiller la présidentielle, au titre du droit d’absence d’un député, relève d’un sens négatif de la démocratie. Pour eux, ce principe premier n’est pas établi pour que l’on puisse se jouer du sort de la nation, en la plongeant dans le vide institutionnel. Le quorum est à leurs yeux un devoir civique sacré. Du côté de l’opposition, on se montre plus que méfiant, agressif. Les cadres du 8 Mars soutiennent que la majorité, qui a perdu des membres, n’en est plus vraiment une, politiquement. À leur sens, il est dès lors absolument inadmissible que le 14 Mars impose son choix au pays. Cela étant, si l’opposition se déclare enfin, et officiellement, en faveur du général Michel Aoun, son candidat de principe, il aura l’avantage de se retrouver en face d’au moins trois candidats de la majorité (Boutros Harb, Robert Ghanem et Nassib Lahoud) dont les voix seraient divisées. Le général obtiendrait 50 à 55 suffrages et, sur le papier, aucun de ses rivaux potentiels ne pourrait en réunir plus. Ce qui induit cette autre question élémentaire : la majorité va-t-elle, en définitive, se rassembler autour d’une seule et unique candidature émanant de ses rangs, pour faire face ? Il y a en tout cas des chances que la séance du 25, si elle a lieu, ne serve en définitive qu’à tester les rapports de force. Du moment qu’aucun postulant ne serait en mesure de décrocher les 65 suffrages nécessaires pour l’emporter dès ce premier rendez-vous. S’il y a torpillage systématique de l’échéance par l’opposition, la responsabilité d’une élection à la moitié plus un, à laquelle la majorité se trouverait contrainte, lui serait directement imputable. Émile KHOURY
Le président Berry donne rendez-vous aux députés le 25 septembre. Cette convocation entraîne deux interrogations :
– L’opposition, bloc de M. Berry compris, fera-t-elle acte de présence, pour que le quorum des deux tiers soit assuré ?
– L’invitation du 25 coupe-t-elle la voie à une majorité qui attendrait les dix derniers jours du mandat en cours pour se réunir d’office ?
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