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Le patriarche maronite déplore l’exode massif des chrétiens d’Orient Sfeir rejette catégoriquement l’idée d’un président de transition pour deux ans

ROME, de Habib CHLOUK Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a rejeté hier l’idée d’un président de transition qui serait élu pour deux ans. Dans un entretien accordé à la LBCI à Rome, où il poursuit sa visite, Mgr Sfeir a indiqué : « Les circonstances nous ont habitués à ce que ceux qui sont élus pour six ans obtiennent une prorogation durant les dernières années de leur mandat. Celui qui est élu pour deux ans n’accepterait plus de se contenter de deux ans au terme de son mandat, mais demanderait peut-être plus. » « Par ailleurs, cela nécessite un amendement constitutionnel. Le mandat est de six ans, qu’il le reste », a-t-il souligné. « Le pape et les cercles du Vatican observent la situation de près. Ils auront leur mot à dire au côté des pays qui ont une influence au Liban. Le vice-président syrien Farouk el-Chareh a visité le pape, le ministre saoudien des Affaires étrangères aussi, ainsi que des personnalités influentes au Proche-Orient. Nous souhaitons que les résultats soient bénéfiques », a-t-il indiqué, au sujet de sa rencontre avec Benoît XVI. « Le Vatican veut que les choses suivent leur cours normal, que le Liban connaisse la stabilité et qu’il y ait un président élu dans les délais constitutionnels », a-t-il noté. « Rien n’empêche les députés de répondre à la convocation du président Berry. Celui qui boycotte ne peut pas boycotter la nation. Mais si le boycott devait mener au chaos, je ne pense pas qu’un député pourrait supporter d’avoir le chaos du pays sur la conscience », a poursuivi le patriarche, en réponse à une question. Appel « à tous les députés » Et d’indiquer : « Nous avons invité tous les députés à participer à la séance parce qu’il s’agit là d’un devoir national. Mais nous ne pensons pas qu’il est uniquement de notre devoir d’appeler les députés maronites à se rendre à la séance, mais l’ensemble des députés. Ils sont tous des députés de la nation et doivent assumer leurs responsabilités et se présenter à la séance électorale. » Interrogé sur son choix personnel, Mgr Sfeir a répondu : « Jusqu’à présent, nous n’avons nommé personne. Tous les candidats sont les fils du patriarcat. Nous ne préférons personne. Il y a certainement des personnes qui seraient plus efficaces dans les circonstances actuelles, et d’autres plus qui seraient plus efficaces à d’autres moments. Nous n’avons nommé personne, mais nous avons défini des critères. Le candidat doit être à égale distance de tout le monde et être expert dans le domaine de la politique, un homme droit, intègre, dénué de sens matériel, qui ne viendra pas à la présidence pour se remplir les poches. Le président doit œuvrer pour la renaissance du Liban, et non pour qu’il provoque l’écroulement du pays et qu’il suscite des problèmes. » Les activités Le patriarche maronite a, par ailleurs, pris la parole durant le congrès de l’Aumônerie mondiale catholique des prisons qui se déroule actuellement à Rome, en présence notamment du ministre italien de la Justice, Clemente Massilla, et de 200 participants en provenance de 56 pays. Dans son intervention, Mgr Sfeir a évoqué la situation des prisons au Liban, affirmant qu’il y a 5 763 prisonniers au Liban, « sans compter la centaine de détenus de Fateh el-Islam, qui viennent de différents pays arabes, et qui voulaient créer un émirat près de Tripoli ». Il a par ailleurs évoqué les services sociaux rendus par l’aumônerie. Mais le point fort de l’intervention du prélat maronite a été le cri d’alarme qu’il a lancé concernant l’exode des chrétiens d’Orient, « qui tendent à quitter les pays arabes où leurs ancêtres ont vécu à travers les siècles ». « La situation désastreuse en Palestine et la guerre en Irak, l’instabilité qui règne dans l’ensemble de la région, tout cela a conduit le taux de chrétiens, et tout particulièrement de catholiques dans la région, à diminuer », a-t-il dit. Il a également déploré « l’augmentation, en un clin d’œil, du taux de chrétiens et de musulmans qui s’en vont pour le Qatar et les pays arabes limitrophes, en raison de l’instabilité régionale et de l’absence d’offres d’emploi ». « Au Qatar, en l’espace de quelques mois, le taux est passé de 5 000 à 35 000 émigrés libanais. Durant les trente dernières années, environ un million de Libanais, chrétiens et musulmans, ont émigré vers l’Australie, les États-Unis et le Canada. L’hémorragie se poursuit », a-t-il indiqué. Il a également évoqué la situation des prisons dans la région, soulignant le rôle du Liban, celui d’un trait d’union à ce niveau avec les pays de la région. Il convient enfin de signaler que le patriarche a reçu un appel téléphonique de Nazek Rafic Hariri.
ROME, de Habib CHLOUK

Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a rejeté hier l’idée d’un président de transition qui serait élu pour deux ans.
Dans un entretien accordé à la LBCI à Rome, où il poursuit sa visite, Mgr Sfeir a indiqué : « Les circonstances nous ont habitués à ce que ceux qui sont élus pour six ans obtiennent une prorogation durant les dernières années de...