Rechercher
Rechercher

Actualités

Signature d’un protocole de financement de 100 millions de dollars avec la Banque mondiale

Dans le cadre du soutien des institutions internationales au programme de réformes économiques et sociales, annoncé par le gouvernement libanais lors de la conférence Paris III, la signature d’un protocole entre la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et le ministère libanais des Finances a eu lieu hier, au Grand Sérail, en présence du Premier ministre Fouad Siniora, du ministre des Finances Jihad Azour, de la ministre des Affaires sociales Nayla Moawad, ainsi que de la vice-présidente de la Banque mondiale pour la région Proche-Orient et Afrique du Nord, Daniella Gressani. Le protocole signé porte sur trois lots de financement accordés par la BIRD au gouvernement libanais, auquel la Banque mondiale s’est engagée lors de la conférence internationale à fournir des prêts cumulés à hauteur de 700 millions de dollars, conditionnés à la mise en place de réformes structurelles. Le lot principal s’élève à 100 millions de dollars sous forme de crédit pour le développement et vise à financer les réformes du secteur de l’énergie ainsi que des réformes sociales et des mesures visant à améliorer le climat des affaires et de l’investissement et à faciliter la gestion de la dette souveraine. Les réformes projetées du secteur de l’énergie consistent notamment à former une commission ministérielle qui superviserait la réforme, à souscrire des contrats auprès de cabinets de conseil au profit du ministère de l’énergie, de l’Électricité du Liban (EDL), ainsi que du Haut Comité de la privatisation afin de restructurer l’EDL qui monopolise la production, la distribution et la transmission de l’énergie électrique au Liban. Le prêt devrait également permettre de nommer un comité d’audit pour contrôler les comptes de l’EDL entre 2002 et 2006, de conclure un contrat pour importer le gaz naturel ainsi que de recourir à une expertise privée pour préparer un plan principal pour l’énergie et développer les compteurs. Le ministre des Finances, Jihad Azour, a indiqué à L’Orient-Le Jour que le déficit d’EDL représente quelque 4 % du PIB libanais. Il a imputé ce déficit à l’absence d’une planification fiable au sein d’EDL ainsi qu’au faible recours au gaz naturel, alors que le prix du fuel est exorbitant. « L’État cherche à confier la production et la distribution au secteur privé, tout en gardant le contrôle de la transmission », a-t-il ajouté. Et de préciser que « la privatisation a amélioré la collecte dans des pays qui ont connu des problèmes similaires à ceux du Liban », où des régions entières ne paient pas leurs factures électriques, sans oublier la fraude qui consiste à truquer les compteurs, opérations fort répandues dans le pays. Ce crédit, dont l’attribution avait été conditionnée entre autres à la formation à la création d’une autorité de régulation du secteur des télécommunications, finance également une réforme des services sociaux à travers la formation d’un comité ministériel qui supervisera les politiques sociales, ainsi que la création d’une commission parlementaire qui amendera la loi des indemnités de fin de service et qui transformera ces indemnités en régime de retraite proprement dit, avec une tranche fonctionnant par capitalisation et une autre reposant sur la répartition, comme l’a affirmé Jihad Azour. Ce prêt donne lieu au paiement d’intérêts sur la base du Libor, auquel s’ajoute une marge fixe. L’amortissement du capital commence dans 15 ans, avec un différé possible de 5 ans, à travers un paiement semestriel s’élevant à 5 % du principal. Pour le ministre des Finances, le paiement d’intérêts variables permet de diversifier et de réduire les risques, vu que les dettes en devises du pays sont souvent souscrites à taux fixes. Signalons toutefois que le protocole ne stipule pas d’échéance à l’achèvement des réformes, qui pourraient demeurer tributaires des changements politiques. La BIRD a également accordé un don d’un million de dollars répartis entre la Caisse nationale de la Sécurité sociale (700 000 dollars), le ministère des Affaires sociales (200 000 dollars) et le ministère de la Santé (100 000 dollars). Les parties concernées devront implanter des réformes portant surtout sur l’informatisation de leurs registres, dans un délai de 18 mois. La BIRD a finalement octroyé un don de 338 000 dollars à l’Institut des finances Bassel Fleyhane, dans le cadre du développement des compétences du programme d’un renforcement de la démocratie dans la région. Signalons finalement que ces crédits apportent une bouffée d’oxygène au Trésor libanais alors que l’application de nombreux accords conclus lors de la conférence Paris III nécessite la ratification du Parlement libanais qui demeure paralysé par la crise politique actuelle.
Dans le cadre du soutien des institutions internationales au programme de réformes économiques et sociales, annoncé par le gouvernement libanais lors de la conférence Paris III, la signature d’un protocole entre la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et le ministère libanais des Finances a eu lieu hier, au Grand Sérail, en présence du Premier ministre...