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Les démocrates changent de stratégie

Les démocrates au Congrès, las de leurs échecs répétés à obtenir le retrait des soldats américains d’Irak, s’apprêtent à changer de stratégie en renonçant à exiger une date limite, espérant par ce compromis obtenir le soutien de certains républicains. À quelques jours de la publication par la Maison-Blanche d’un rapport évaluant la situation en Irak, le parti majoritaire au Congrès semble avoir pris acte du soutien renforcé des républicains au président George W. Bush. Le président de la commission des Forces armées du Sénat, le démocrate Carl Levin, a ainsi indiqué qu’il envisageait de redemander un vote exigeant un début de retrait des troupes dans un délai de quatre mois, mais sans fixer de date précise, au contraire des précédentes tentatives. Les démocrates espèrent ainsi que des républicains se joindront à leur vote et leur permettront d’atteindre les 60 voix indispensables pour contraindre le président Bush à ordonner un retrait. « Si ce changement nous apporte le soutien de nouveaux sénateurs et nous permet de surmonter l’obstruction qui nous a empêchés d’accomplir ce que nous voulons accomplir en tant que majorité, je pense que cela vaut la peine de l’envisager », a expliqué jeudi M. Levin. M. Levin a indiqué qu’il avait exposé la nouvelle approche démocrate à quelques dirigeants républicains, dont le sénateur de Virginie John Warner, qui a pris ses distances avec la politique irakienne de George W. Bush en appelant à un début de retrait pour Noël. Mais il n’est pas certain que cette nouvelle stratégie, qui se bornerait à fixer un « objectif » de retrait dès le début 2008, permettra aux démocrates d’attirer suffisamment de républicains dans leur camp pour surmonter l’obstruction pratiquée par leurs collègues. Et l’idée même de retirer la mention d’une date limite a provoqué l’hostilité de la base démocrate, violemment antiguerre. Le sénateur démocrate Chris Dodd a ainsi publié un communiqué expliquant que plutôt que de gagner des voix, cette initiative ferait perdre la sienne. La victoire des démocrates aux élections de novembre s’explique en partie par la vague de mécontentement soulevée par une guerre qui a coûté la vie, en quatre ans, à environ 3 750 soldats américains et des dizaines de milliers de civils irakiens. Mais leurs dirigeants ont dû ensuite expliquer à des militants amers qu’ils ne pouvaient contrer le veto présidentiel au retrait des troupes, faute de réussir à obtenir la majorité des deux tiers requise dans les deux Chambres du Congrès. Sans compter que les dirigeants démocrates, en particulier à la Chambre des représentants, ne peuvent pas s’appuyer sur l’ensemble de leur majorité. Pour l’organisation de gauche MoveOn, certains représentants, issus de circonscriptions conservatrices, sont en effet des « démocrates faibles qui se placent du côté du président, en particulier sur l’Irak ».
Les démocrates au Congrès, las de leurs échecs répétés à obtenir le retrait des soldats américains d’Irak, s’apprêtent à changer de stratégie en renonçant à exiger une date limite, espérant par ce compromis obtenir le soutien de certains républicains.
À quelques jours de la publication par la Maison-Blanche d’un rapport évaluant la situation en Irak, le parti majoritaire...