Athlétisme - Les États-Unis ont remporté deux médailles d’or lors de la 5e journée des Mondiaux Bernard Lagat au bout de sa quête à Osaka

Après la journée du Kenya (2 titres) mardi, les États-Unis ont repris la main aux Mondiaux 2007 d’athlétisme, hier à Osaka, en remportant deux médailles d’or, dont celle sur 1 500 m que Bernard Lagat ramène au Kenya où il est né il y a bientôt 33 ans. Étudiant et vivant aux States depuis 1996, en possession d’un passeport de son nouveau pays depuis 2005, Lagat a enfin remporté le titre après lequel il courait depuis près de dix ans. Sous le maillot rouge, il avait trouvé son bourreau avec le Marocain Hicham el-Guerrouj aux Mondiaux 2001 à Edmonton (Canada) et aux JO d’Athènes, en 2004. « Sur la ligne, je me suis dit “Est-ce bien moi ?” Je ne suis pas un finisseur, mais j’ai de la force », a souligné Lagat, également redoutable spécialiste du 5 000 m. Surgissant de l’arrière, Lagat a résisté au retour du Bahreïni d’origine marocaine Rashid Ramzi, tenant du titre. Il était temps pour Lagat, qui a pleuré en arborant la bannière étoilée sur les épaules. Le prodige kényan Asbel Kiprop, âgé de 18 ans, arrive à grandes foulées, même s’il n’a terminé que 4e après avoir pris la course à son compte à mi-parcours. Basketteur au sommet Devant un public éparpillé, probablement l’assistance la plus faible depuis le début des compétitions, le concours de la hauteur messieurs a également valu son pesant d’émotion et de nouveauté, avec le succès du Bahamien Donald Thomas. Le gaillard jouait encore au basket-ball il y a un an et demi dans une université américaine. Et son succès donne raison aux entraîneurs qui se plaignent de l’attraction irrésistible du basket sur les grands gabarits. Thomas (23 ans) a fait le chemin inverse. En franchissant 2,35 m au premier essai, il a précédé le chevronné Russe Yaroslav Rybakov et le Chypriote Kyriakos Ioannou, autre jeune, qui ont réussi la même mesure, mais au 2e essai. Thomas, qui saute toujours avec des chaussures de basket, a été longtemps en sursis, réussissant 2,33 m à son 3e et dernier essai. « Je suis un compétiteur et, quand vous progressez étape par étape, tout est possible. Si quelqu’un avait franchi 2,37 m, je l’aurais suivi à cette hauteur, croyez-moi. J’espère que les gens vont fêter ça au pays », a remarqué le vainqueur. Le paradis fiscal des Caraïbes avait déjà produit un champion du monde de la discipline, avec Troy Kemp en 1995 à Göteborg (Suède). Champion olympique, le Suédois Stefan a hérité de la mauvaise place (4e) après avoir été impeccable jusqu’à 2,33 m, comme d’ailleurs Rybakov. Tenantes de titre Deux dames ont conservé leurs titres : l’Américaine Michelle Perry, sur 100 m haies, d’un souffle, et la vétérane allemande Franka Dietzsch au disque. En 12 sec 46, Perry, 28 ans, a devancé la Canadienne Perdita Felicien, titrée en 2003 (12’’49) et la Jamaïcaine Delloreen Ennins-London (12’’50). Grande favorite – elle avait lancé cette saison à 68,06 m –, Dietzsch a jeté toute son envie au premier essai, assurant d’entrée sa victoire avec 66,61 m. L’Allemande, qui participe à ses 9es championnats du monde -un record -, a devancé la jeune Russe Darya Pishchalnikova (65,78 au 5e essai), alors que la Cubaine Yarelis Barrios, 24 ans, a conquis le bronze avec un jet initial à 63,90 m. La victoire sur 400 m, au prix d’un finish remarquable de la Britannique Christine Ohuruogu, n’a pas soulevé l’enthousiasme. Le chrono (49’’61) est bien ordinaire et surtout la jeune femme est revenue juste à temps d’un an de suspension pour avoir raté trois contrôles antidopage. Le programme proposera, aujourd’hui, une des finales les plus attendues, avec le 200 m masculin et ses fauves : les Américains Tyson Gay et Wallace Spearmon face au Jamaïcain Usain Bolt.