Rechercher
Rechercher

Actualités

La nouvelle version accrédite la thèse d’une manipulation de l’enquête Lockerbie : un Suisse jette le doute sur la responsabilité de la Libye

Le patron d’une société d’électronique suisse a jeté le doute sur la responsabilité de la Libye dans l’attentat de Lockerbie en affirmant hier à l’AFP qu’une pièce à conviction avait été fabriquée. Selon Edwin Bollier, responsable de la société MEBO, spécialisée dans les équipements électroniques pour les forces de sécurité et l’armée, l’un de ses employés a fourni frauduleusement aux enquêteurs un « retardateur » de mise à feu d’explosif qui a ensuite été présenté comme ayant été retrouvé dans l’épave de l’avion, après l’attentat qui avait fait 270 morts en 1988 au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie. L’entreprise suisse avait fourni en 1985 à la Libye une vingtaine de retardateurs MST-13, du même type que celui remis aux enquêteurs et « utilisé (lors du procès) pour être présenté comme un élément trouvé sur les lieux de l’attentat à Lockerbie », a accusé M. Bollier. « Les pièces à conviction ont été manipulées et utilisées pour faire le lien entre la Libye et l’attentat », a-t-il ajouté. Sans expliquer les motifs de ses agissements, un ancien employé de la société helvétique et témoin lors du procès de Lockerbie en 2001, Ulrich Lumpert, a affirmé avoir été manipulé en remettant à des enquêteurs écossais un retardateur fabriqué par sa société. « J’ai volé un prototype de retardateur MST-13 (...) et l’ai donné sans permission le 22 juin 1989 à une personne enquêtant officiellement sur “l’affaire Lockerbie” », indique M. Lumpert dans une déclaration sous serment transmise vendredi au procureur de Zurich et publiée sur le site Internet de MEBO. « Lorsque j’ai réalisé que le MST-13 avait été utilisé à mauvais escient, j’ai décidé de garder le silence, car cela aurait pu devenir extrêmement dangereux pour moi », indique-t-il. M. Lumpert se dit « désolé des conséquences » de son silence pour le Libyen Abdel Basset Ali al-Megrahi, emprisonné en Grande-Bretagne pour cet attentat, et pour la Libye. Le quotidien Le Figaro, qui a révélé cette information hier, a estimé que ce nouvel élément « accrédite une thèse entretenue par de nombreuses personnes » selon laquelle « il y aurait eu “manipulation” dans l’enquête pour incriminer la Libye, alors que les premières pistes menaient à un groupuscule palestinien prosyrien ». Lors du procès en 2001, les trois juges avaient rejeté une théorie mettant en cause l’Iran, la Syrie et un groupe palestinien, le FPLP-CG, qui auraient agi en représailles à la destruction accidentelle d’un avion iranien par un missile américain en juillet 1988.
Le patron d’une société d’électronique suisse a jeté le doute sur la responsabilité de la Libye dans l’attentat de Lockerbie en affirmant hier à l’AFP qu’une pièce à conviction avait été fabriquée.
Selon Edwin Bollier, responsable de la société MEBO, spécialisée dans les équipements électroniques pour les forces de sécurité et l’armée, l’un de ses employés a...