Iran - Les femmes se sont entraînées à jouer en hijab Premiers concerts d’un orchestre occidental à Téhéran depuis la révolution islamique

Un orchestre allemand est arrivé hier à Téhéran pour donner deux concerts qui doivent être les premiers d’un ensemble occidental en Iran depuis la révolution islamique de 1979. L’orchestre symphonique d’Osnabrück va jouer du Beethoven et du Brahms notamment au cours d’une tournée qui répond à celle de l’orchestre symphonique de Téhéran l’an dernier dans cette ville du nord-ouest de l’Allemagne. Les responsables allemands ont souligné que leur visite n’avait rien à voir avec la politique et visait seulement à accroître les échanges culturels entre l’Iran et l’Occident. « J’espère qu’il sera de plus en plus normal d’avoir des échanges culturels entre l’Iran et l’Allemagne et le monde occidental », a dit le directeur du festival d’été d’Osnabrück, Michael Dreyer, à la presse. Il a ajouté avoir rejeté une demande de trois députés allemands de se joindre à la tournée afin de ne pas politiser l’affaire. Les musiciennes de la formation allemande devront porter un voile durant les spectacles. Le chef de l’orchestre, Hermann Baumer, a expliqué que les musiciennes avaient dû s’entraîner en Allemagne à porter le voile islamique. « Les femmes ne sont pas habituées à jouer en hijab. Je suis très heureux qu’elles aient essayé et que cela se soit bien passé. Mais le plus important est la musique », a-t-il dit. La musique classique occidentale était mal vue tout de suite après la révolution, mais a fait un retour prudent au cours des dernières années, avec des morceaux joués à la radio et en concert. Mais aucun orchestre occidental n’a jamais joué sous le régime islamique. L’orchestre de Téhéran donne régulièrement des concerts mélangeant des compositions classiques occidentales et iraniennes. Les journalistes iraniens à la conférence de presse se sont interrogés sur l’absence d’œuvres de compositeurs iraniens dans la programmation de l’orchestre allemand. Ce qui laisse augurer de critiques à ce sujet dans la presse conservatrice. M. Dreyer a expliqué que sa formation n’avait pas eu le temps nécessaire à la répétition d’œuvres de compositeurs iraniens. Les concerts sont prévus demain et jeudi. L’orchestre doit quitter l’Iran samedi.