COULISSES D’UNE ŒUVRE - La ballade de John Lennon et Yoko Ono, un classique dans le genre pop Donner une chance à la paix

Le 26 mai 1969, le chanteur John Lennon (du groupe The Beatles) s’installe au lit avec sa femme Yoko Ono et la fille de cette dernière dans la chambre 1742 de l’hôtel « Reine Elizabeth », au centre-ville de Montréal. Ils y resteront jusqu’au 2 juin et en sortiront avec un disque intitulé « Give Peace a Chance » qui demeure un classique jusqu’à nos jours. Espérant promouvoir la paix dans le monde et particulièrement au Vietnam où la guerre faisait rage, le couple (chevelu à outrance) dénonce la guerre en chantant. Coup médiatique ou engagement sincère ? Jusqu’à présent, si les avis demeurent partagés, la chanson de John et Yoko se balade de pays en pays et continue à représenter toute la symbolique de la paix. Né le 9 octobre 1940 à Liverpool, John Lennon, jeune auteur-compositeur, rencontre en 1957 un autre guitariste, Paul McCartney. À eux deux, ils vont fonder un groupe, The Beatles, qui changera désormais la face de l’industrie de la musique. Mais en 1966, ce même Lennon, auteur d’airs devenus classiques, quitte femme et enfant (Julian) ainsi que son groupe de quatre pour une jeune Chinoise. Avec elle, il va former le Plastic Ono Band et aura un second fils du nom de Sean. Au moment du « bed-in » de Montréal, le groupe n’a pas encore annoncé sa séparation. Mais les Fabulous Four n’ont pas joué en public depuis leur concert à Candlestick Park, à San Francisco, en 1966. En apprenant la triste nouvelle, les fans des Beatles crient au scandale. Personne ne voudrait croire à la séparation de cette bande devenue mythique. Le public crie haro sur le baudet sur cette femme, supposée être la cause de cette rupture. En très peu de temps, Yoko Ono devient une sorcière à brûler au bûcher. Le coup du « bed-in » était-il donc un coup monté pour sceller la réconciliation entre le public de Lennon et sa seconde épouse ? Accueillant, entre autres, dans leur chambre la chanteuse Petula Clark, le rabbin Feinberg et des centaines de journalistes venus du monde entier, le couple va réitérer cet événement musical. Give Peace a Chance évoque le « bed-in » de Montréal et The Ballad of John and Yoko celui d’Amsterdam. Ainsi, si tout le monde restait au lit pendant une semaine, il n’y aurait plus eu de guerres ?! C’est à vérifier. Mais, par contre, y aurait-il eu des tubes à la manière du style Lennon et Ono ? Peu probable. Colette KHALAF