Athlétisme - Le Kényan Kibet remporte la première médaille d’or des championnats du monde à Osaka Tyson Gay et Klüft s’imposent haut la main

Tyson Gay a remporté haut la main le duel qui l’opposait hier à Asafa Powell sur la ligne droite des championnats du monde d’athlétisme, peu après le succès éblouissant de Carolina Klüft dans l’heptathlon. L’Américain, qui n’avait pas croisé la route du recordman du monde jamaïcain depuis septembre 2006, a décroché l’or sur 100 mètres grâce à un chrono de 9’’85. Powell, qui, comme Gay, n’avait jamais décroché de médaille dans un grand championnat, a dû se contenter du bronze en 9’’96, à cinq centièmes du médaillé d’argent, le Bahamien Derrick Atkins. Le Jamaïcain, qui était en tête en début de course, n’a pas résisté au retour de Gay à mi-course et concédé sa première défaite en six confrontations avec l’Américain. « Il est revenu très fort, a dit Powell. J’ai commis une grosse erreur au départ, où j’ai un peu trébuché. Je n’ai ainsi pas pu prendre le rythme que je souhaitais. » « C’est un rêve qui se réalise, a pour sa part déclaré Atkins. J’ai travaillé très dur avec mon coach depuis novembre et je suis très content de réaliser mon meilleur temps aujourd’hui. » Si le record du monde de Powell (9’’77) n’a même pas été approché, le meilleur score européen est tombé dans l’heptathlon, contrôlé de bout en bout par Carolina Klüft. La Suédoise âgée de 24 ans est invaincue dans un grand championnat depuis les championnats d’Europe de 2002. À l’échelon mondial, elle a été sacrée à Paris (2003) et Helsinki (2005). Avec un total de 7 032 points, elle a battu le record d’Europe de la Russe Larissa Nikitina, établi avec 7 007 points il y a 18 ans. Le record du monde de l’Américaine Jackie Joyner-Kersee, 7 291 points marqués aux Jeux de Séoul en 1988, est encore loin. La frayeur de Weidlinger « C’était un superbe concours, je suis très contente d’avoir battu mon record personnel. Je me sens tellement bien », a déclaré Klüft. Elle a devancé de 200 points l’Ukrainienne Lyudmyla Blonska, qui a pris la médaille d’argent. Kelly Sotherton, en bronze avec 6 510 points, a remporté la première médaille britannique. Le premier titre de la journée est revenu au roi du 20 km marche, l’Équatorien Jefferson Perez, qui a décroché sa troisième médaille d’or en championnat du monde d’affilée. Perez, 33 ans, a triomphé en une heure, 22 minutes et 20 secondes avant de s’écrouler, les jambes paralysées par de violentes crampes. « Je savais que je pouvais m’écrouler pendant la course. On peut dire que c’était une tactique suicidaire. Je n’ai pas été surpris de m’effondrer à la fin, tout mon corps était douloureux, mais je n’ai senti la douleur qu’une fois la course terminée », a expliqué l’athlète latino-américain. Le double vice-champion du monde espagnol Francisco Fernandez, deuxième sur la ligne, a décroché la médaille d’argent avec un temps de 1h22’40’’ après avoir été réintégré sur contestation. Il avait été disqualifié pour ne pas avoir gardé contact avec le sol. Le Tunisien Hatem Ghoula a pris la médaille de bronze avec le même temps que Fernandez. La surprise est venue du 400 m haies, où l’Américain Bershawn Jackson, l’un des grands favoris pour le titre, a été éliminé en demi-finale après avoir commis une erreur sur la dernière haie. La « douleur du jour » est celle de l’Autrichien Günther Weidlinger, qui s’est écrasé la tête la première sur une haie lors des séries du 3 000 m steeple. Après avoir quasiment perdu connaissance, l’athlète a été soigné à la mâchoire et aux lèvres, et va mieux. La veille, Luke Kibet a mis fin à vingt années d’attente du Kenya en remportant le marathon, première épreuve de ces onzièmes Mondiaux d’athlétisme, en 2h15’59’’. Kibet, gardien de prison âgé de 24 ans, a devancé le Qatari Moubarak Chami, deuxième à 1’19’’, et le Suisse Viktor Röthlin, qui complète le podium. Le marathon s’est couru dans des conditions météo difficiles, avec une température élevée et une humidité étouffante. Kibet est le premier athlète kényan à remporter un marathon des championnats du monde depuis Douglas Wakiihuri à Rome en 1987.