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Moments insolites - Numérologie et graphologie, un langage universel Des chiffres et des lettres en arabe dans le texte Carla HENOUD

L’écriture, on le sait, est une grande bavarde. Les chiffres, dates de naissance, aussi. Révélateurs de tous nos tics, manies, complexes mais aussi qualités d’esprit, ils permettent aux graphologues et aux numérologues qui manient ces sciences avec précision de comprendre et analyser l’individu. Aujourd’hui, et dans notre monde oriental, ces études distinctes se font enfin en « arabe dans le texte ». La demande est grande, et l’on trouve, il est vrai, peu de professionnels dans notre langue. «L’exercice, en caractères arabes, est plus difficile et complexe, mais autrement plus enrichissant », précise Yousra Bou Antoun, qui possède ces talents innés depuis de nombreuses années. La graphologie puis la numérologie se sont presque imposées à elle, à son esprit instinctif et observateur. Pour les développer, elle a lu, appris et pratiqué. Ses clients viennent aujourd’hui de tous les pays arabes. Superstition, curiosité, relations privées, embauches, interrogation sur soi et les autres, les raisons sont multiples et personnelles. « La numérologie aide également à saisir les traits de caractère, et même les cycles de vie et l’avenir. Comme pour l’alphabet latin, poursuit-elle, la graphologie arabe permet de mieux comprendre les êtres, un conjoint, un enfant, un collaborateur. » Mais Yousra ne se contente pas d’un bout de papier rédigé en arabe. « J’ai besoin du contact avec la personne pendant qu’elle écrit. De surprendre son regard, sa manière de saisir le stylo et de se tenir. J’observe l’humeur, l’agitation, je décèle la sincérité. » En expliquant ces préliminaires et pendant la démonstration de son savoir-faire, elle ne quitte pas des yeux son interlocuteur. En additionnant les chiffres de sa date de naissance, et ceux qui se rapportent à son prénom, aux nom et prénom de la mère, en observant méticuleusement et analysant les phrases rédigées devant ses yeux scrutateurs, elle a l’air, déjà, d’avoir tout compris... Version arabe « La numérologie repose sur quatre données : l’inné, les sentiments, l’argent et le travail, et enfin l’esprit. La base de nos calculs se fait selon les lois de Pythagore. Pour le reste, c’est-à-dire l’interprétation, chacun a sa méthode. » Une méthode de calculs qui ramène chaque mot, chaque nombre à une expression numérique. Il existe donc des chiffres forts, qui permettent de prédire que son enfant sera un empereur, et d’autres plus vulnérables où le fiston aura besoin d’encouragement. Les noms, prénoms de la personne et celui de sa mère sont de précieux indices dans cette quête de soi. « En arabe, il existe différentes façons d’écrire un même mot ou nom. Je me réfère à la manière dont ils sont rédigés dans les papiers officiels. » De plus, en arabe, la ponctuation est beaucoup plus riche et ouvre un plus large éventail d’interprétations. « Il ne faut pas oublier, explique notre graphologue émérite, que l’alphabet arabe est de 28 lettres, contre 26 en français. 2 lettres en plus et d’incalculables combinaisons... Le travail en arabe est certainement plus ardu et, au bout du compte, bien plus satisfaisant. » On ne saura rien des « recettes » secrètes de Yousra Bou Antoun lorsqu’elle arrive, avec une rapidité impressionnante, à faire les calculs nécessaires et dévoiler les premiers résultats. Elle acceptera de donner certains indices, l’importance du chiffre 9, des prénoms composés, d’une manière d’orthographier un prénom en arabe, qui donne à la personne une puissance supplémentaire, avant d’aborder son caractère propre. « En général, la numérologie se fait une fois ou deux dans une vie. Les données sont fixes et évoluent peu. Notre devoir, au-delà de notre métier, est de diriger les gens. De les conseiller et de les mettre sur de meilleures voies, qui conviennent mieux à l’analyse obtenue. » Quant à la graphologie, qui n’est en rien une science divinatoire, il est conseillé, nous dit-on, de répéter l’opération. Il est vrai que l’écriture est le résultat d’un certain nombre de choses, dont l’alphabet, les influences sociales et le caractère propre à l’individu. Mais le moment, l’instant où cet exercice se fait est également important. « J’aime ce métier, conclut la jeune dame, c’est une passion qui permet de sonder l’âme et d’aider les gens perdus. Tous les matins, j’ai le sentiment de redémarrer à zéro, j’ai une curiosité qui me stimule à apprendre constamment. Et puis j’ai choisi l’arabe, car c’est ma langue... » Yousra Bou Antoun aime en effet tellement cette activité qu’elle prépare un livre, prévu pour décembre, dans lequel elle partagera son savoir et son expérience personnelle. Il sera une introduction accessible à la graphologie et la numérologie.
L’écriture, on le sait, est une grande bavarde. Les chiffres, dates de naissance, aussi. Révélateurs de tous nos tics, manies, complexes mais aussi qualités d’esprit, ils permettent aux graphologues et aux numérologues qui manient ces sciences avec précision de comprendre et analyser l’individu. Aujourd’hui, et dans notre monde oriental, ces études distinctes se font enfin en...