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Égypte - Trente-quatre cadres de la confrérie islamiste arrêtés ce week-end Les Frères musulmans face à une nouvelle vague de répression

Vagues d’arrestations et procès se succèdent en Égypte contre les Frères musulmans, devenus l’unique – mais paralysée – force d’opposition au régime du président Hosni Moubarak. Trente-quatre cadres de la confrérie islamiste, qui reste seulement tolérée, ont été arrêtés ce week-end au Caire ainsi qu’à Alexandrie, le grand port du Nord, et dans le gouvernorat de Charkiya, dans le delta du Nil. Simultanément, reprendra demain, à huis clos, devant une cour militaire du Caire, le procès de 40 Frères musulmans, dont leur trésorier, Khaïrat al-Chater (photo), accusés de blanchiment d’argent et financement d’un groupe illégal. Vendredi, les services de sécurité ont surgi au domicile d’un industriel pro-islamiste, Nabil Moqbal, à Gizeh, un quartier du Caire, où se tenait une réunion, interpellant sur-le-champ les 16 participants. Parmi eux se trouvait Essam el-Aryan, un médecin figure de proue de la nouvelle génération. Il avait été interdit le même jour de prendre l’avion pour Istanbul et déjà plusieurs fois arrêté. « Il n’y a qu’une explication à cette oppression, c’est la marque d’un régime titubant miné par la corruption », a affirmé hier à l’AFP le guide suprême des Frères musulmans, Mehdi Akef. Quelque 550 Frères musulmans ont été arrêtés, selon lui, au cours des derniers mois. Quatre d’entre eux siègent soit au Bureau de l’orientation de 15 membres, soit au Bureau politique de 10 membres, les deux instances dirigeantes de la confrérie. Fondé il y a près de 80 ans, le mouvement phare de l’islamisme, dont le Hamas palestinien est un surgeon, reste interdit depuis un demi-siècle, n’étant officiellement que toléré. Alors que l’opposition laïque s’est délitée face à un pouvoir autoritaire, avec l’armée en arrière-plan, les Frères musulmans ont réalisé une percée historique aux législatives de 2005 en dépit de multiples entraves. Avec 88 élus sous l’étiquette d’« indépendants, ils contrôlent un cinquième du Parlement, après avoir été le fer de lance de la réislamisation de la société et avoir investi les syndicats non ouvriers ». Face à la poussée islamiste, le régime tente depuis la fin 2006 une réponse sécuritaire pour paver la voie, selon des analystes, à une éventuelle succession héréditaire du raïs, au pouvoir depuis 26 ans. Le président Moubarak, 79 ans, a fait adopter en mars une réforme constitutionnelle bannissant la création d’un parti sur une base confessionnelle. La confrérie, dont le slogan est « l’islam est la solution », est directement ciblée. M. Moubarak pourrait aussi passer à Gamal, son fils cadet et successeur présumé, les rênes du Parti national démocratique (PND), lors de la conférence de novembre prochain, selon un scénario évoqué cet été dans la presse. « La répression en cours contre les Frères musulmans pourrait s’expliquer par le désir du pouvoir de leur couper politiquement l’herbe sous le pied », a déclaré à l’AFP Amr Choubaki, un expert reconnu de l’islamisme. Selon ce chercheur du centre d’études politiques et stratégiques d’al-Ahram, le régime fait pression sur les Frères pour qu’ils renoncent à publier comme prévu un programme politique en septembre. Ce programme, dont le projet fait l’objet de fuites dans la presse, cherche à présenter sous un visage réformiste et modéré une confrérie dont le long passé a été jalonné de violences. « Sincères ou pas, c’est ainsi qu’ils veulent occuper la scène politico-médiatique face au régime dont l’image est celle d’un pouvoir non démocratique et corrompu », estime M. Choubaki. « Mais ils sont impuissants et ne peuvent pas mobiliser leurs troupes car ils savent qu’ils perdraient en engageant une épreuve de force avec ce pouvoir », souligne-t-il.
Vagues d’arrestations et procès se succèdent en Égypte contre les Frères musulmans, devenus l’unique – mais paralysée – force d’opposition au régime du président Hosni Moubarak. Trente-quatre cadres de la confrérie islamiste, qui reste seulement tolérée, ont été arrêtés ce week-end au Caire ainsi qu’à Alexandrie, le grand port du Nord, et dans le gouvernorat de...