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CRÉATION En papier mâché et mixed-médias Drôles, baroques et délurées... les lampes-sculptures de Karen Hantes

Elle voulait devenir professeur d’art. Une idée « lumineuse » développée lors de son projet de fin d’études en Hollande en a cependant décidé autrement ! En effet, pour l’obtention de son diplôme des beaux-arts, Karen Hantes avait conçu et réalisé des lampes-sculptures en papier mâché aux formes piquantes et insolites. Devant l’enthousiasme du jury, l’artiste en devenir n’a plus cherché sa voie. « J’ai découvert qu’il y avait là une véritable demande de lampadaires “funny” et qui sortent de l’ordinaire », raconte-t-elle en toute simplicité. Sans plus se poser de questions, la jeune femme, naturellement douée pour le travail manuel, installe alors son premier atelier à Amsterdam, dans un rez-de-chaussée avec fenêtre sur rue. Une fenêtre dont elle va justement utiliser le rebord comme vitrine en y exposant ses créations. Des lampadaires en papier mâché et mixed-médias d’allure drôle, cocasse, amusante, parfois même à la fragilité émouvante, et qui ne manquent pas, là aussi, d’attirer l’attention des passants. Des lampes « bottine à lacet » surmontés d’abat-jour aux tissus patchwork ornés de rubans ou bordés de tulle et à motifs de fleurs peintes ; des personnages burlesques de dames en crinoline qui cachent sous leurs capelines une petite ampoule ; d’autres éclairages évanescents portés par de délicates figurines féminines de jeune fille aux papillons, de lectrice diaphane ou d’ange ailé... Mais encore des « compositions luminescentes » – qui s’adressent ici aux enfants – inspirées de contes de fées, comme un lampadaire citrouille, un autre Petite sirène, un troisième reproduisant en papier mâché les mille et un matelas de la Princesse sur un petit pois offrent un choix de pièces peu communes. Inspiration Galliano Une première série dédiée à la nature, sa flore, ses coquillages, ses astres... Une deuxième mi-anges, mi-démons. Une troisième à l’inspiration plus fétichiste de bottines à lacets très XIXe siècle, de chaussures à boucle façon cour du Roi-Soleil, de babouches à talon et bout retourné, ou encore d’escarpins parisiens sur bas résilles, etc. vont ainsi se succéder sous les mains habiles de Karen Hantes, avec ce même style drôle, coloré, déluré, baroque, plein de fantaisie, d’esthétique et de rêve. D’où tire-t-elle ses idées ? « De tout et de rien. Une image, un détail, une forme... Des revues de mode par exemple, des modèles de Christian Lacroix ou de John Galliano que j’adore », dit-elle. Et c’est vrai que certaines de ses effigies lumineuses en papier mâché semblent sortir tout droit d’un défilé de haute-couture. Sauf que la théâtralité de ses personnages s’accompagne toujours d’une note caricaturale et drôle. « Il y a tellement de lampadaires ennuyeux ! » plaide la blonde et longiligne Hollandaise qui, depuis trois ans, a réinstallé son atelier dans un coin lumineux de Beyrouth, à Aïn el-Mreissé. Ce qui l’a amené là ? Son mari, libanais, rencontré en Suisse, avec qui elle a vécu quelque temps aux États-Unis, avant de venir au Liban, où il devait reprendre l’affaire familiale. Des déplacements qui n’empêcheront pas Karen Hantes de continuer à créer partout où elle se trouve ses « personnages et objets lumineux », ainsi qu’elle les appelle. Plus sculpture éclairante que luminaire. Des pièces uniques – « jamais réalisées sur commande », souligne-t-elle – qui, bien plus qu’un élément de décor ou du mobilier, sont avant tout de l’art vibrant. De fantaisie... Zéna ZALZAL
Elle voulait devenir professeur d’art. Une idée « lumineuse » développée lors de son projet de fin d’études en Hollande en a cependant décidé autrement ! En effet, pour l’obtention de son diplôme des beaux-arts, Karen Hantes avait conçu et réalisé des lampes-sculptures en papier mâché aux formes piquantes et insolites. Devant l’enthousiasme du jury, l’artiste en devenir...