Le Faqra Country Club en effervescence pour le week-end et la veille de l’Assomption La 5e « fête de l’été » a attiré une foule nombreuse et enthousiaste

Le Faqra Country Club a organisé pour la cinquième année, après une interruption d’un an due à la guerre de l’été dernier avec Israël, la « fête de l’été », du 11 au 14 août, à l’occasion de l’Assomption. Cet événement comprenait une grande diversité d’activités, réparties en plusieurs espaces s’étendant en plein air sur les pelouses. En hauteur, l’exposition « Global Village » a regroupé de nombreux exposants représentant de grandes enseignes aussi bien que de petits artisans. Un certain nombre de stands étaient également aussi réservés à des associations caritatives. Plus en avant, il était possible de visiter « le Petit Montmartre », exposition de dix peintres libanais spécialement sélectionnés pour l’occasion par un jury qualifié. Un espace était réservé aux enfants, le « Jardin enchanté ». Des stands de jouets étaient là pour les divertir, tandis que des activités de sport extrême leur étaient proposées : escalade, tyrolienne, etc. Plus bas se trouvait l’espace restauration et alimentation, avec de petits cafés et restaurants dressés pour l’occasion, et des stands proposant des produits de la région. À ces espaces s’ajoutaient des spectacles quotidiens : clowns, échassiers et musiciens étaient là pour divertir les visiteurs. La variété impressionnante des activités proposées attirait chaque jour une foule des plus variées : enfants, adultes et « ado » se côtoyaient dans une ambiance des plus festives. La fête ne désemplissait pas du vendredi au mardi. Un succès grandissant Josiane Boulos, directrice adjointe à l’organisation de l’événement, commente ce succès : « En cinq ans, nous sommes passés d’une cinquantaine d’exposants à plus de 125 cette année, et de 25 000 visiteurs en cinq jours à une centaine de milliers cette année. » Elle insiste sur l’ambiance chaleureuse de la fête, qui va bien au-delà de la simple dimension commerciale. Pour preuve, l’entrée était gratuite. En ce qui concerne les spectacles, ils changent chaque année, et la plupart du temps sont inédits au Liban. Les Sokol, plongeurs professionnels s’élançant de plongeoirs situés de trois à vingt-cinq mètres de hauteur, étaient une des attractions principales du cru 2007. La troupe, composée de quatre plongeurs – deux Bulgares, un Français et un Belge – effectuait son premier voyage au Liban. La directrice de la troupe, Rayna Neytchwa, raconte ses impressions : « C’est vrai que nous avons hésité à venir en raison des événements. Mais nous avons fini par nous laisser convaincre. À ma plus grande surprise, la situation est calme et les gens sont très accueillants. Le public, très expansif, a apprécié énormément notre spectacle. » Une atmosphère de bazar Quant aux exposants, l’accent a été avant tout mis sur la qualité. Ils étaient rigoureusement sélectionnés et contrôlés afin de maintenir un niveau d’exigence élevé. Grandes enseignes et petits artisans se sont partagé l’espace d’exposition de façon équitable afin de créer une atmosphère de bazar. « Chacun pouvait repartir aussi bien avec un lit qu’avec un collier », souligne Mme Boulos. Les exposants eux-mêmes apprécient l’ambiance estivale qui règne ici. Rania Choueiri, qui possède deux magasins de bijoux à Beyrouth et qui a exposé pour la première fois au Faqra Country Club, déclare avoir bien vendu. Mais elle constate qu’elle a retrouvé la même clientèle que dans ses magasins. Au contraire, Nathalie Jbeili, peintre, dit avoir fait de nombreux contacts et avoue être très satisfaite de l’expérience. Quant à Noha Baz, présidente de l’association caritative Les Petits soleils, elle a vendu des tee-shirts, des casquettes et des crayons au profit des enfants dépourvus d’assurance maladie. Mme Baz est très enthousiaste : « Ça marche d’enfer ! Nous avons récolté énormément d’argent jusqu’à présent. » Chacun semble, à sa façon, y trouver son compte. Une atmosphère unique Mme Josiane Boulos, organisatrice de l’événement, de la conception à la réalisation, autrement dit de A à Z, suit la « fête de l’été » depuis ses débuts. « Je ne dors pas pendant quinze jours, je travaille non-stop, mais je le fais avec plaisir, car Faqra est pour moi un petit paradis », dit-elle. Il est vrai que la beauté du lieu est saisissante, et que le professionnalisme qui orchestre l’événement permet de créer une atmosphère chaleureuse et agréable. Bien que le Faqra Country Club soit à l’origine un endroit assez « sélect », il se transforme pour l’occasion en lieu de mixité où se côtoient gens de la région, résidents de Faqra, et visiteurs venus de Beyrouth et de ses environs. La « fête de l’été » s’est clôturée le mardi 14 août avec la veillée de l’Assomption. La procession annuelle suivie de la messe a eu lieu en fin d’après-midi. Les feux d’artifice, suspendus cette année par respect pour les martyrs de l’armée morts à Nahr el-Bared, ont été remplacés par un concert qui était un hommage à la paix. Ce concert, conçu par UrbanArt, a consisté en une chorale de cent enfants et deux sopranos dirigés par Betty Taoutel. Après une performance d’un quart d’heure, des ballons portant le mot « Paix » en anglais, français et arabe ont été lâchés dans l’air, suivis par plus de 150 lanternes chinoises et des colombes. Cet envol a remplacé symboliquement les bombes tombées ces derniers mois sur le pays. La « fête de l’été » du Faqra Country Club, lieu de rencontre et de flânerie insouciante, est aussi l’occasion d’avancer des revendications, par-delà les clivages politiques ou religieux. Chacun souhaite que l’an prochain, des artistes du monde entier puissent se rendre au Liban sans la moindre crainte ou hésitation. L. K.