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Actualités - OPINION

Décadence

« Nous aurions souvent honte de nos plus belles actions, si le monde voyait tous les motifs qui les produisent. » La Rochefoucauld Depuis quelque temps, les dirigeants libanais jugent faux et agissent mal. Ils se sont montrés longtemps complaisants face à la corruption et à la falsification de toute vérité. Ils ont couvert les ingérences étrangères et ont oublié leurs vraies racines. Des motifs cachés les obligeaient tous les jours à ignorer le sens du dévouement. Ils ont perdu la sagesse, le seul guide lucide de tout comportement. Leur logique s’est embrouillée à force de mensonges et a été abandonnée à ses propres ignorances. Les politiciens se sont noyés dans leurs propres magouilles. Le pire, c’est qu’ils sont fiers de leurs actions et de leurs paroles, sans parler du fait que des idolâtres applaudissent leurs comportements aberrants et trouvent des excuses abracadabrantes à leurs propos qui frisent l’irrespect. Leur langage devient grossier, vulgaire même. Il est impossible de discuter ou de juger un acte absurde commis par un leader. Ces actes qui nous tuent tous les jours, qui nous effraient et nous choquent, sont sollicités par ces groupes. La décadence s’impose dans notre vie politique et les valeurs morales se modifient. La vision des choses s’embrouille. Où sont donc passées les personnalités courtoises et compétentes de jadis ? C’est comme si elles étaient désormais inexistantes et même rejetées dans notre société. Mais que veulent les Libanais ? Pourquoi ne réagissent-ils pas pour écarter ces tristes figures qui ne sont là que pour servir leurs propres intérêts ? Les Libanais savent pourtant que les personnes qui gouvernent aujourd’hui ne sont plus à la hauteur de leurs fonctions et ne représentent en rien leurs aspirations. Ce sont des marionnettes, habilement mises en scène. Ils gouvernent aujourd’hui dans un but précis : détruire ce qu’il reste de ce pauvre pays. Aujourd’hui, la mort est là, comme on l’a longtemps appréhendé. La mort guette notre précarité, nos divisions et tue fermement nos derniers espoirs. Ah les ennemis du Liban, les traîtres l’ont bien planifié, espéré, réussi : le Liban se meurt et plus personne n’est à son chevet. Les Libanais, confrontés à l’absence de leur qualité de vie, désespèrent et se pressent aux portes des consulats pour quitter leur patrie. Ils se bousculent pour obtenir des visas à destination des pays civilisés où leurs enfants se verraient offrir d’autres chances et une vision différente de l’existence. Le Liban blessé, vidé de ses jeunes, devient un asile de fous, de vieillards. Ses fils ne croient plus en lui, en son rétablissement, en sa douceur de vivre. Les valeurs humaines qui le caractérisaient et l’État de droit sont bannies. Combien faudrait-il encore pour sauver le Liban message, la coexistence et le multiculturalisme ? Un siècle ? Ou peut-être juste une éternité. Car à force de lutter pour rien, « la mort éteint en nous jusqu’à ce courage par lequel nous semblions la défier ». Andrée SALIBI

« Nous aurions souvent honte de nos plus belles actions,
si le monde voyait tous les motifs qui les produisent. »
La Rochefoucauld
Depuis quelque temps, les dirigeants libanais jugent faux et agissent mal. Ils se sont montrés longtemps complaisants face à la corruption et à la falsification de toute vérité. Ils ont couvert les ingérences étrangères et ont oublié leurs vraies...