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Actualités - REPORTAGE

Fidel : chronique d’un passage entre vie et mort

Un an après sa première intervention chirurgicale, l’origine du mal dont souffre – ou se remet – Fidel Castro reste un mystère. Depuis un passage « entre la vie et la mort », dira-t-il, le président peut recevoir des visiteurs et des collaborateurs, suivre la télévision, lire et, depuis quatre mois, rédiger des chroniques dans la presse officielle. L’annonce, au soir du 31 juillet 2006, de son accident de santé avait révélé une « opération complexe » en réponse à une « crise intestinale aiguë » accompagnée de « saignements abondants » : une hémorragie intestinale, dont les causes étaient d’autant moins identifiées que Fidel Castro prévenait que sa santé était désormais couverte par le secret d’État pour déjouer « les plans de l’impérialisme » américain. Le 4 septembre, il levait un coin du voile, indiquant qu’il avait perdu 19 kgs en 34 jours, mais que « le pire était passé » et qu’on lui avait retiré les derniers points de suture. Et à la mi-septembre, il recevait à son chevet une dizaine de dignitaires étrangers à l’occasion du sommet des non-alignés. Pourtant, malgré l’embellie, un silence total de 40 jours s’ensuit : la rumeur, à La Havane comme à l’étranger, le donne cette fois pour moribond. Le 28 octobre, il réapparaît dans une vidéo pour démentir. Mais sa prestation, accompagnée d’exercices incertains devant la caméra, laisse au contraire l’image d’un homme très affaibli. Et un profond malaise dans la population. De nouveau, un silence complet de 33 jours s’abat, alourdi par son absence spectaculaire au défilé militaire du 2 décembre : pour John Negroponte, le « patron » du renseignement américain, plus de doute, la vie de Castro se compte désormais « en mois, pas en années ». Mais dans un communiqué pour le nouvel an, Fidel fait savoir que la bataille « est loin d’être perdue », même si son rétablissement sera « long ». En janvier, nouveau mois de silence, la rumeur s’emballe. Dans les milieux diplomatiques à La Havane, on commence à évoquer ses funérailles. Le 30 janvier, coup de théâtre : Fidel Castro réapparaît, souriant, visiblement en meilleure forme, aux côtés de son ami et allié Hugo Chavez, le président vénézuélien. Et le survêtement a remplacé les pyjamas. Entre-temps, le médecin espagnol José Luis Garcia Sabrido, seul praticien étranger à l’avoir approché, a écarté l’hypothèse d’un cancer, parlant d’un « processus bénin accompagné d’une série de complications », après l’avoir examiné fin décembre. Il faudra attendre le 24 mai pour en savoir (un peu) davantage : ce jour-là, Fidel Castro révèle pour la première fois avoir subi « pas une, mais plusieurs opérations ». « Elles n’ont pas eu de succès initial », écrit-il encore pour expliquer « (sa) convalescence prolongée », précisant que « durant plusieurs mois (il a) dépendu d’intraveineuses et de sondes » pour son alimentation. Signe tangible d’amélioration, outre quelque 30 chroniques envoyées à la presse et un entretien télévisé d’une heure, il a reçu ces derniers mois un haut dirigeant chinois, le numéro un vietnamien Nong Duc Manh, le président bolivien Evo Morales, son ami Hugo Chavez et Daniel Ortega du Nicaragua. Mais pour y croire, les Cubains attendent qu’il troque son survêtement pour son uniforme vert olive de toujours. Comme si, tant que l’illustre convalescent restait assigné à sa chambre d’hôpital, le danger guetterait encore.
Un an après sa première intervention chirurgicale, l’origine du mal dont souffre – ou se remet – Fidel Castro reste un mystère. Depuis un passage « entre la vie et la mort », dira-t-il, le président peut recevoir des visiteurs et des collaborateurs, suivre la télévision, lire et, depuis quatre mois, rédiger des chroniques dans la presse officielle.
L’annonce, au...