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Actualités

EN LIBRAIRIE « Postcards from Lebanon » : chroniques de guerre et photos de paix

Juillet-août 2006. La guerre fait rage. De Hamra à Stanford, de Paris à Dahiyeh, les messages circulent sur le Net. Ici, un témoignage touchant d’une jeune fille ayant tout perdu. Là, un cybernaute qui avoue avoir cru, tout jeune, que la guerre était comme la coqueluche, elle touchait tous les enfants. Un autre s’étonne de l’étrange coïncidence qui fait qu’Israël attaque le Liban après ou durant la Coupe mondiale de foot et la victoire des Italiens. Ces textes, illustrés de photos, figurent dans un ouvrage intitulé Postcards from Lebanon, paru récemment aux éditions Saqi. Un collectif intitulé Lebanon United est derrière cette initiative qui vise à récolter des fonds pour des causes humanitaires et de développement durable. Le team éditorial regroupe Souraya Ali, Manar el-Chammas, Dyana Najdi, Tarek Sadi, Tala Tayara et Mona Wehbé. Anna Christina Ogden-Smith, diplômée en graphic design de l’AUB, a réalisé là un petit bijou. C’est elle en effet qui signe l’aspect graphique du livre, conçu comme des cartes postales colorées et dynamiques. La jeune fille a rencontré les membres du groupe Lebanon United en septembre 2006 à Londres, à travers Maureen Ali, journaliste et cinéaste libano-british ayant chapeauté cet ouvrage. Avant de quitter Beyrouth vers la fin de juillet, la jeune graphiste avait collaboré au collectif Mouwatinoun. Dans la capitale british, elle souhaitait poursuivre l’action l’humanitaire. « Les membres de Lebanon United avaient en tête une idée : publier ces messages et ces photos dans un ouvrage dont le thème serait celui des cartes postales, pour mettre en relief l’aspect communication, précise la jeune fille. Il fallait également souligner le fait que les photos et les textes ont été pris par des personnes différentes. » Son challenge personnel était de rendre cet ouvrage le plus éclectique possible, d’éviter l’aspect répétitif tout en gardant un lien entre les pages. « Traiter les textes ou les photos d’une manière générique aurait ôté cet aspect particulier à chacun. » Après avoir sélectionné le matériel publiable, les membres de Lebanon United et la designer se sont donc attelés à « marier » des phrases à des illustrations. Anna a, par la suite, dessiné le cèdre (découpé sous toutes ses coutures) pour illustrer le timbre présent à chaque page. Anna Smith avait une autre obsession en tête : donner à l’ouvrage un aspect coloré et vivant, bien qu’il parle d’un pays en guerre. « Le livre n’est pas supposé provoquer le lecteur ou lui montrer des images déjà vues dans les médias. Il cherche plutôt à rendre compte d’expériences et de pensées relatives au Liban. » Anna a également tenu à ajouter des signes particuliers du langage cyber, car un bon nombre de photos et de phrases sont tirées de blogs ou de messages e-mails. Elle se dit satisfaite de l’aspect final de l’ouvrage mais ce qui la rend encore plus heureuse, c’est l’accueil du public. Il convient de noter en effet qu’une première édition (de 1 000 exemplaires) a été épuisée lors du lancement en février dernier à Londres. Suite à ce succès retentissant, Mai Ghoussoub, l’éditrice de Saqi Books récemment disparue, avait proposé de lancer la deuxième édition à Beyrouth. C’est donc chose faite aujourd’hui. Rouée à la danse (contemporaine et classique), Anna Smith s’initie actuellement à l’art du capoeira. « Cette technique africaine de combat à mains nues, importée au Brésil par des esclaves en provenance d’Angola, est pratiquée dans ce pays depuis plus de quatre cents ans », précise-t-elle. Un sport très populaire au Brésil, aujourd’hui enseigné dans les écoles, les universités et les académies militaires. Anna Smith travaille également sur un projet concernant l’amnésie volontaire. Affaire à suivre, donc. Maya GHANDOUR HERT
Juillet-août 2006. La guerre fait rage. De Hamra à Stanford, de Paris à Dahiyeh, les messages circulent sur le Net. Ici, un témoignage touchant d’une jeune fille ayant tout perdu. Là, un cybernaute qui avoue avoir cru, tout jeune, que la guerre était comme la coqueluche, elle touchait tous les enfants. Un autre s’étonne de l’étrange coïncidence qui fait qu’Israël attaque le...